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Interview Stéphane Ménard
« La récolte de blé a reculé, mais la qualité est là »

A l'occasion de la Bourse européenne des grains organisée cette année à Rouen, son président, Stéphane Ménard, nous présente cette 58e édition.

La Dépêche-Le Petit Meunier : La Bourse européenne des grains fait son retour en France, quelles spécificités offrira l’édition rouennaise ? 

Stéphane Ménard, président de la Bourse de commerce de Rouen: Rouen accueille le premier port français à l’export, réalisant 45 % de l’export maritime en 2017/2018. La place portuaire rouennaise est aussi un indice de référence pour le marché à terme du blé européen. En matière de grains, nous savons de quoi nous parlons ! Enfin, nous souhaitons mettre à l’honneur les personnes qui, au quotidien, permettent d’acheminer et d’exporter le grain, grâce auxquelles Rouen est le premier port céréalier d’Europe de l’Ouest. La bourse se déroulera sur une journée et demie avec la possibilité de s’y restaurer. Nous bénéficierons de la présence de l’Institut national de la boulangerie-pâtisserie qui fabriquera pains et viennoiseries. Par ailleurs, concernant la soirée de gala, nous voulons casser les codes. Après un business/apéro, suivra une animation cabaret accompagné d’un cocktail dînatoire : les participants se retrouveront dans un établissement réservé sur les quais à Rouen. Les autres congressistes pourront rejoindre la soirée dès 23h30.

LD-LPM : Comment débute la campagne 2018/2019 pour le port de Rouen ?

S. M.  : Avec 1,3 million de tonnes (Mt) sur les mois de juillet et août, c’est un record ! À fin septembre, nous avons enregistré près de 1,8 Mt. La récolte de blé tendre a reculé en 2018 mais la qualité est là. Nous affichons dans nos silos un taux de protéines proche de 12 %. Cette année, la France exporte beaucoup vers le marché européen : Allemagne, Benelux, Royaume-Uni… Nos cadences de chargement ont été intenses en août avec près de 200 000 t par semaine. Notons tout de même que cette activité est aussi le fruit de l’exécution de contrats antérieurs à la nouvelle récolte. Notons aussi que l’Algérie a déjà passé commande pour plus de 1 Mt de blé. Par ailleurs, le port de Rouen va connaître des évolutions positives avec la fin du programme d’approfondissement de la Seine d’ici la fin de l’année. Nous pourrons ainsi accueillir des bateaux avec des chargements plus importants, notamment pour le marché égyptien, avec 11,3 m de tirant d’eau. Cela permettra de dépasser les 50 000 t de chargement en une fois, augmentant la compétitivité. Nous observons aussi des améliorations techniques et d’allotement à venir au sein des silos portuaires.

LD-LPM : Comment envisagez-vous la suite ? 

S. M.  : Nous envisageons d’exporter 7,2 Mt sur 2018/2019, une année normale pour le port de Rouen. La question est de savoir quelle sera la disponibilité de la marchandise. Nous risquons d’avoir un début de campagne classique d’ici la fin 2018. L’Algérie a passé commandes et nous attendons un retour du Maroc à l’origine française fin d’année. Par ailleurs, il faut s’attendre à une rupture rapide de l’offre de bonne qualité russe et ukrainienne cette année. Plus généralement, nous devons garder à l’esprit que vendre, c’est produire et non l’inverse. Chaque client a des attentes qualitatives. Nous devons nous y adapter et ne pas se focaliser sur un seul débouché dont nous serions dépendants.

 

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