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Marché mondial
La politique ukrainienne brouille les repères

« C’est à n’y rien comprendre ! », a lancé Michel Ferret, chef de service des marchés et des filières de FranceAgriMer, à propos de la politique d’exportation ukrainienne de ce début de 2011/2012. Dressant un panorama de la campagne aux JTIC à Reims, il est revenu sur le micmac des taxes douanières. Il a aussi fait part de négociations entre l’Ukraine et l’UE pour un accord bilatéral, portant notamment sur des importations de céréales.

Vers un contingent d’importation d’1,6 Mt de céréales ukrainiennes dans l’UE
L’Ukraine serait en pourparlers avec l’UE pour la conclusion d’accords bilatéraux sur des produits agricoles et industriels. « Des négociations découvertes tardivement », selon Michel Ferret, et qui pourraient être conclues d’ici décembre. En effet, la Pologne souhaiterait voir le dossier aboutir sous sa présidence de l’UE. Si l’accord était approuvé par les 27, il se solderait par un abaissement des droits de douane – déjà faibles – sur les céréales en provenance d’Ukraine. De nouveaux contingents lui seraient octroyés. Pour les céréales, ils s’élèveraient à 1,6 Mt en 2013 (toutes céréales confondues) pour être progressivement portés à 2 Mt en cinq ans. En plus du contingent de 3 Mt erga omnes (à l’égard de tous) déjà ouvert pour le blé de basse et moyenne qualité au début des années 2000, l’Ukraine pourrait, si cet accord voyait le jour, exporter à droit zéro 950.000 t de blé de plus dès 2013. Volume qui serait porté à 1 Mt au bout de cinq ans (soit +10.000 t/an). Pour le maïs, le contingent porterait sur 400.000 t en 2013 et 650.000 t d’ici 2018. L’orge (250.000 t en 2013), l’avoine (7.000 t), l’amidon (10.000 t) et le malt (7.000 t) seraient aussi concernés. « Une mise en œuvre de cet accord pourrait modifier de manière importante les flux sur le marché européen », anticipe Michel Ferret. Ce dernier est par ailleurs revenu lors de sa présentation sur « la gestion chaotique » de la politique d’exportation menée par l’Ukraine depuis le début de la campagne. Après avoir laissé entendre qu’elle maintiendrait ses taxes au moins jusqu’en 2012, voire jusqu’en juin prochain, le pays a décidé de les lever pour les blés et maïs. Une décision qui aurait été prise sous pression du FMI, le pays bénificiant de crédits de l’institution internationale. La mesure a été ratifiée par le président ukrainien mercredi 19 octobre.
L’Ukraine a engrangé 21,5 Mt de blés en 2011 (16,8 Mt en 2010 et 20,9 Mt en 2009) selon le CIC. Mais le pays mène une politique de diversification de sa production. Il a augmenté sa sole de maïs de 400.000 ha cette année (3,3 Mha), et poursuivrait la même stratégie pour le soja et le colza. L’Ukraine affiche ainsi des récoltes de maïs de plus en plus importantes. Elle deviendrait même cette année « le premier producteur du continent » avec une récolte de 16 à 19 Mt (11,5 Mt en 2010, 10,5 Mt en 2009), souligne Michel Ferret. Un accord avec l’UE donnerait à « l’Ukraine un sérieux coup de pouce pour atteindre ses ambitions à l’exportation ». En 2010/2011, elle a vendu 1,7 Mt sur l’UE, devenue son plus gros client. Les ventes vers le Proche-Orient et l’Asie ont, elles, atteint 1,5 Mt et celles vers l’Afrique 1,6 Mt. Le CIC estimait dans son rapport de septembre que l’Ukraine pourrait exporter 9 Mt en 2011/2012 soit un bond de 3,8 Mt sur un an. Et cela avant la suspension des taxes…

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