Moisson blé tendre bio 2024 : au plus bas depuis six ans, selon FranceAgriMer
Les récoltes hexagonales de céréales 2024 émanant de l'agriculture biologique ont chuté par rapport à l'an dernier, à l'image du conventionnel, selon les chiffres de FranceAgriMer.
Les récoltes hexagonales de céréales 2024 émanant de l'agriculture biologique ont chuté par rapport à l'an dernier, à l'image du conventionnel, selon les chiffres de FranceAgriMer.
Les céréales émanant de l'agriculture biologique n'ont pas connu un meilleur sort que l'agriculture conventionnelle, bien au contraire. Selon les données de FranceAgriMer (FAM) présentées pour la première fois le 16 octobre 2024 lors de la conférence de presse suivant le conseil spécialisé grandes cultures, la collecte de blé tendre bio, pour la campagne commerciale 2024-2025, chuterait à 195 000 t (incluant 5 000 t de conversion), un plus bas depuis 2018-2019 (environ 160 000 t), contre 424 067 t en 2023-2024. Celle de triticale bio est divisée par deux d'un an sur l'autre, à 41 000 t (dont 3 000 t en conversion). L’orge bio s’en tire (un peu) mieux, à 58 000 t (dont 1 000 t en conversion), contre 97 053 t l’an dernier.
Des stocks nationaux de fin de campagne en blé bio divisés par deux
Rappelons que les fortes pluies ont à la fois empêché les agriculteurs de semer et dégradé les cultures. Le marché français du blé tendre bio était presque autosuffisant depuis quelques années. En 2023-2024, seules 1 115 t ont été importées par les moulins et les fabricants d’aliments pour animaux (FAB), d’après les bilans de FAM. Du fait de la moisson catastrophique en 2024, les acheteurs hexagonaux (meuniers, FAB et autres opérateurs) devront importés 50 000 t lors de la présente campagne commerciale (25 000 t pour les seuls meuniers et FAB), afin de satisfaire leurs besoins et maintenir les stocks nationaux au-dessus des 60 000 t. Ces derniers passent en effet de 134 526 t au 30 juin 2024 à 63 626 t au 30 juin 2025.
L’organisme public prévoit la consommation de la meunerie nationale à 188 000 t cette année, contre 187 745 t l’an dernier, soit un niveau proche. En revanche, celle de la nutrition animale est grevée de près de 10 500 t, pour tomber à 79 000 t.
Les surfaces en conversion de blé tendre bio en recul
Une baisse significative des surfaces en conversion est constatée par FAM. Seulement 2,5 % des assolements de blé tendre bio sont classés C2 (deuxième année de conversion), contre 5 % en 2023-2024, 10 % en 2022-2023, 17 % en 2021-2022 et… 27 % en 2020-2021. « Le facteur engagement des producteurs est un élément de plus qui impacte la collecte bio. On aura le bilan final de l'année 2024 de l'Agence bio en décembre, mais on peut déjà observer que 2024 surpassera les trois années précédentes en termes d'arrêts de producteurs de grandes cultures », commente Emna Troudi, chargée d’études économiques sur les grandes cultures biologiques de FAM, lors de la conférence de presse. Le décrochage de l'offre hexagonale a bien entendu engendré une progression des prix.
« On peut déjà observer que 2024 surpassera les trois années précédentes en termes d'arrêts de producteurs de grandes cultures », commente Emna Troudi, chargée d’études économiques sur les grandes cultures biologiques de FAM.
Hausse de la consommation d’orge bio par les FAB
Du côté des autres espèces, la consommation de triticale bio par les FAB est attendue à 41 000 t, contre 50 018 t l’an dernier. Les importations, nulles en 2023-2024, s’élèveraient à 5 000 t cette année. Les stocks décrochent de moitié annuellement, passant de 18 660 t à 9 545 t.
En orge, la demande de la nutrition animale est attendue à 29 000 t, contre 23 195 t en 2023-2024. Les importations sont projetées à 2 000 t, contre 508 t l’an passé. Les réserves de fin de campagne 2024-2025 sont attendues à 12 769 t, contre 17 639 t l’an dernier.