Commerce mondial
La géopolitique brouille les marchés des commodités
Les incertitudes géostratégiques pèsent sur les marchés. Brexit, “shutdown” aux États-Unis, politiques monétaires ou guerre entre la Chine et les États-Unis sont source d’inquiétudes.
Les incertitudes géostratégiques pèsent sur les marchés. Brexit, “shutdown” aux États-Unis, politiques monétaires ou guerre entre la Chine et les États-Unis sont source d’inquiétudes.
Aucune solution n’est encore en vue dans le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis, estimait Michel Portier, PDG d’Agritel, lors de la journée Matières premières, organisée par l’Aftaa le 31 janvier à Paris. Malgré les taxes mises en place l’an dernier, le déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de la Chine continue de croître. Si la baisse des échanges entre les deux super puissances provoque un recul de 1 % de la croissance chez chacun d’eux, la croissance mondiale reculera dans la même proportion. En Chine, la croissance ralentit et le gouvernement cherche à soutenir l’économie. « Au-delà du conflit en cours, c’est bien la prédominance économique entre les deux pays qui est en cause », rappelle l’intervenant. Du côté de l’UE, la crise du Brexit fragilise l’unité et la croissance européenne, moins de deux mois avant la sortie du Royaume-Uni de l’UE, alors que les élections de mai prochain pourraient rebattre toutes les cartes au Parlement européen.
L’euro en tendance haussière
Du côté des monnaies, l’opinion de Michel Portier est une parité euro/dollar de 1,13 à 1,16 à court terme et, pour le long terme, le maintien d’une tendance haussière pour l’euro et baissière pour le dollar. Autre facteur clé, le pétrole : les États-Unis devraient encore progresser, jusqu’à devenir exportateur net de pétrole brut et raffiné en 2020, mais les pays de l’Opep ont baissé leur production. Les producteurs veulent en effet reprendre la main sur les cours après la forte baisse enregistrée au dernier trimestre 2018, sur fond de manipulation politique par Donald Trump. Après l’annonce de sanctions contre l’Iran en septembre induisant une forte hausse puis, il a autorisé certains pays à acheter du pétrole iranien, malgré l’embargo en novembre, accentuant la plongée des cours en fin d’année. Enfin, toujours lié aux décisions politiques états-uniennes, le “shutdown” a brouillé les repères sur les exportations nationales de blé, devenu le moins cher du monde… Le soja états-unien a également décroché, toute la seconde partie de l’année 2018, face au soja brésilien.