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La filière Blé tendre orchestre le redressement des taux protéiques
Intercéréales a conclu, le 3 décembre, un accord rendant obligatoire la mention du taux de protéines dans les contrats commerciaux du blé tendre. « L’objectif est de mieux satisfaire les clients en alimentation animale, humaine et à l’export », a expliqué le président d’Orama Philippe Pinta, lors d’une conférence de presse le 4 décembre, en pointant la dégradation constante de ce critère. Le texte a été voté à l’unanimité des trois collèges dans l’interprofession, la production, la collecte et la transformation. « Il s’agit de focaliser l’attention des opérateurs sur le taux de protéines, depuis la production jusqu’à la transformation, a insisté le directeur de l’AGPB, Pierre-Olivier Drège. « Nous nous félicitons de cet accord, pour lequel nous avons beaucoup œuvré, qui répond aux besoins de l’ensemble de nos clients, boulangers –artisanaux et industriels– et industries utilisatrices, du fait de la diversification des produits finis et de l’évolution des process », indique Bernard Valluis, président délégué de l’ANMF. « C’est un signal donné à la production », résume-t-il.
Un barème applicable à la livraison par l’agriculteur
L’accord prévoit que « le taux de protéines soit un critère de différenciation des paiements des producteurs par l’OS, démarche qui n’était pas généralisée », explique Bernard Valluis. Le collecteur définira « un taux souhaité, faisant l’objet d’un barème applicable au moment de la livraison par le producteur », précise Intercéréales. Cette rémunération de la protéine « devrait permettre une inflexion de la qualité des blés répondant aux besoins des marchés », anticipe le représentant de l’ANMF. En effet, « la teneur en protéines figure toujours dans les cahiers des charges Farines et les contrats d’achats de blés des meuniers ». Or le repli observé ces dernières années, « du fait de choix variétaux », était inquiétant au regard de la profession, par ailleurs destinataires des 2/3 des blés partant à l’export.
Critère précieux en formulation
« C’est un résultat important qui nous satisfait pleinement », commente Alain Guillaume, président du Snia. « Le blé est un contributeur de protéines en formulation. à chaque fois qu’elles sont fournies par des céréales, c’est du soja en moins à incorporer », modérant un peu plus la dépendance aux importations, souligne-t-il. Or, un point de protéines peut jouer sur le coût de fabrication des aliments. « Très variable selon les formules, il peut peser de 0 à 6 €/t » d’aliments. « Nous attendons que les lots soient mieux qualifiés pour qu’ils soient mieux utilisés. Au-delà, c’est toute une machine qui se met en marche, puisque cela devrait avoir des conséquences sur la gestion du stockage, mais aussi agronomiques, par exemple ».
L’accord doit entrer en vigueur au 1er juillet 2014 pour les industriels et les exportateurs, et l’année suivante pour les producteurs. Intercéréales l’a transmis aux pouvoirs publics pour en demander l’extension, afin de rendre cette disposition réglementairement obligatoire.