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Journées “Claude Thieulin”

L’Aftaa analyse les marchés des matières premières pour l’alimentation animale les 5 et 6 décembre prochains aux Salons de l’Aveyron à Paris

ORGANISÉES par l’Association française des techniciens de l’alimentation et des productions animales (Aftaa), les Journées “Claude Thieulin” évoluent un peu plus chaque année pour s’adapter à l’univers pluriel du fabricant d’aliments composés. L’acheteur de matières premières agricoles est devenu un véritable homme (ou femme) orchestre. Il est donc nécessaire de varier les partitions, qui ne peuvent plus se limiter aux seuls bilans des productions agricoles. « Parce que l’offre est mondiale, et connectée à des marchés très divers, il nous faut aussi parler logistique, devises, énergie », explique Patricia Le Cadre, analyste de marchés et animatrice de ces Journées Matières premières. Ce dernier secteur d’activité, par exemple, bouleverse les approvisionnements au travers des coproduits générés par les biocarburants, mais aussi via les investissements opérés par les spéculateurs sur les marchés à terme.

Les commodités non agricoles et la biomasse au programme

L’exposé sur le pétrole et les métaux non ferreux permettra de dégager les tendances lourdes des “Index”. Ces paniers de matières premières, où le blé côtoie les métaux industriels ou le gaz, et dans lesquels investissent les fonds de placement, lient le destin des céréales et des oléagineux à celui… du pétrole ou du cuivre. Impossible donc de faire l’impasse sur ces marchés et les évènements géopolitiques et économiques qui les sous-tendent.

« Parce que le fabricant d’aliment doit toujours anticiper l’évolution des marchés pour se positionner au mieux dans ses achats, nous nous projetterons dans le futur de la biomasse. » Il n’échappe à personne que la compétition entre cultures alimentaires et cultures énergétiques poussera ces dernières à viser le rendement maximum. Le dossier des biocarburants classiques (bioéthanol et biodiesel) sera abordé au travers de leur véritable rendement énergétique et de leur seuil de rentabilité, pour savoir qui gardera l’avantage demain. Les nouvelles cultures énergétiques spécialisées seront aussi passées en revue.

Enfin, parce que la logistique est un axe de réduction des coûts important, il est intéressant de réfléchir à notre réseau fluvial, un atout insuffisamment valorisé aujourd’hui. Actuellement, le volume de céréales transportées dans notre pays par péniche est aussi important que celui acheminé en train, mais loin derrière le camion. « Il ne tient qu’à la volonté de toute la chaine d’acteurs impliqués dans le transport fluvial, de lui donner plus de poids. »

Le positionnement des fabricants d’aliments dans la filière

Les fabricants d’aliments composés sont aujourd’hui malmenés à la fois par leur amont (montée en puissance de la fabrication à la ferme) et leur aval (intégration, pression de la grande distribution). La recherche d’un nouveau positionnement dans les filières agroalimentaires est d’autant plus incontournable, que celles-ci sont aussi dans la tourmente, malmenées par des crises sanitaires successives et par une concurrence accrue sur leurs marchés intérieurs et étrangers. L’objectif de la table ronde est d’aider la profession à réfléchir à son rôle futur au sein des filières. « Nous ne justifierons notre place qu’en devenant force de proposition (en terme de produits, de services ou de positionnement) et en établissant des connexions fortes avec notre aval et le consommateur final », conclut Patricia Lecadre.

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