Enjeux
La France occupe pour six mois la présidence de l’UE. Elle prend les rênes d’une Europe affaiblie par le non irlandais, polonais (et peut-être tchèque ?) au traité de Lisbonne. L’enjeu de ce mandat est de taille pour le secteur agricole. La France espère en premier lieu négocier au mieux les réformes du bilan de santé de la Pac, mais surtout poser les bases de l’après 2013. Autre chantier de premier ordre : les négociations à l’OMC. Un sujet qui inquiète les producteurs. Certaines grandes organisations ont d’ailleurs écrit au président de la République, l’invitant à ne faire « ni compromis, ni compromission », « les agriculteurs européens n’y survivraient pas ». L’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy a dû les rassurer. Il s’y est montré vindicatif, notamment à l’encontre de Peter Mandelson et Pascal Lamy. « Ils voudraient nous faire accepter un accord » selon lequel l’UE « s’engagerait à diminuer de 20 % sa production agricole et à 10 % ses exportations » au prix « de 100.000 emplois !» « Je ne les laisserai pas faire », a-t-il assuré. D’autres thèmes, tels que l’autonomie alimentaire, la qualité des produits ou l’environnement, sont en jeu dans ces négociations, comme le soulignent certains représentants des producteurs. Ces derniers aspirent alors à un débat ouvert au grand public. Mais après l’annonce d’une hausse de 17 % du revenu agricole moyen en 2007 –masquant certes de fortes disparités–, le sort de l’agriculture pourrait ne pas être des plus mobilisateurs.