Engrais : la sécheresse pénalise les marchés
Alors que les nouveaux prix de l’ammonitrate pour la future campagne ne sortiront officiellement qu’à la fin du mois, il faut s’attendre, pour la 33.5, à un niveau de démarrage autour de 300 euros la tonne, contre 210 à 212 €/t l’an dernier. Cette hausse sensible est due au renchérissement des matières premières, notamment du gaz et de l’ammoniac. En cette fin de campagne perturbée par une sécheresse exceptionnelle qui freine les apports, les distributeurs jouent néanmoins la prudence et lèvent le pied sur leurs prises de position. Après un début de mai actif, l’activité du marché des engrais s’est donc ralentie. Seules les importations d’ammonitrate restent soutenues en raison de prix attractifs. Encore faut-il savoir si les conditions météorologiques seront suffisamment propices au quatrième apport d’azote sur les blés ? A défaut, les stocks risquent de peser sur le marché. En urée, le peu de disponibilités, dus à une forte demande en France pour le maïs comme à l’international, provoque un envol des cours. Quant à la solution azotée, elle fait déjà l’objet de prises de position sur la nouvelle campagne. A noter que l’évolution de la parité monétaire (recul de l’euro/dollar) explique la hausse des prix du super triple et des binaires PK.
Par ailleurs, selon la note mensuelle de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), les livraisons d’engrais à fin février sont en progression sur celles des deux précédentes campagnes, à respectivement 7,03 Mt contre 5,72 Mt en 2009/2010 et 5,79 Mt en 2008/2009. Mais elles restent cependant inférieures à celles de 2007/2008 avant la crise (7,56 Mt). Les semis des cultures de printemps ont été réalisés en conditions sèches. « Ce contexte pourrait freiner les décisions d’apport d’engrais si la sécheresse se prolonge et limiter les livraisons sur la fin de campagne », indique l’Unifa.