En 2013, la hausse des surfaces mondiales d'OGM s'essouffle
Alors qu'elle affichait une progression à deux chiffres il y a moins de cinq ans, l'évolution des surfaces de cultures transgéniques mondiales tend à se stabiliser avec une hausse de seulement 3 % en 2013, selon le nouveau rapport de l'Isaaa (International Service for the Acquisition of Agri-bio-tech Applications). Sur l'ensemble de la planète, les productions d'OGM ont occupé 175,2 Mha en 2013, contre 170 Mha l'année précédente. Les États-Unis, avec 70,1 Mha, restent leaders loin devant les autres producteurs d'OGM, le Brésil se plaçant second devant l'Argentine puis l'Inde, qui devance en 2013 le Canada. Les pays suivants cultivaient moins de 5 Mha l'an passé.
Progression dans les pays en développement
Totalisant 1,7 Mha en 1996, les terres plantées d'OGM n'ont cessé de croître en dix ans, mais cet engouement présente des signes d'essoufflement depuis plusieurs années. De 10,5 % en 2010, la hausse a reculé à 8,1 % en 2011, pour tomber à 6,4 % en 2012 et 3,1 % l'an passé. « Toutes les variétés de semences transgéniques chez les gros producteurs d'OGM ont déjà atteint leur optimum », explique le Docteur Clive James. En effet, le canola est OGM à 96 % au Canada, le maïs et le coton à 90 %, et le soja à 93 % aux États-Unis, par exemple. Christophe Noisette, rédacteur en chef de la revue indépendante Inf'OGM, tire d'autres conclusions de ce rapport : « Si un enthousiasme était réellement là, d'autres pays entreraient dans la danse, d'autres plantes et d'autres modifications seraient autorisées et cultivées. Ce n'est pas le cas. »
Le nombre de pays cultivant des OGM est passé de 29 à 27
Même si on ne peut parler de véritable engouement, les surfaces progressent dans les pays en développement, permettant ainsi aux emblavements globaux d'afficher une hausse. Le Brésil reste leader avec 40,7 Mha (+10 % par rapport à 2012), suivi de l'Argentine avec 24,4 Mha (+0,5 Mha) et de l'Inde avec 11 Mha (coton seulement). Viennent ensuite la Chine, le Paraguay, l'Afrique du Sud et le Pakistan, avec des surfaces comprises entre environ 3 et 4 Mha.
Recul global des surfaces dans les pays industrialisés
Même si le rapport n'évoque pas cette tendance, le nombre de pays producteurs d'OGM est en recul. Entre 2012 et 2013, il est passé de 29 à 27, et certains comptabilisés ne cultivent que d'infimes surfaces, comme la Slovaquie avec 100 ha. Comme d'autres pays industrialisés, les surfaces y afficheraient un recul puisque la progression dans les pays en développement est de 14 Mha en 2013, chiffre supérieur à la hausse globale des surfaces mondiales. Au Canada, les surfaces sont passées de 11,6 Mha en 2012 à 10,8 Mha, selon les données de l'Isaaa, soit un repli de près de 7 %. De son côté, l'UE continue de résister à la tentation OGM, mais les surfaces y affichent tout de même une progression de 15 % à 148.013 ha en 2013. Seulement 5 pays en ont planté, comme en 2012. Exception faite de l'Espagne, où les surfaces ont progressé de 15 % à 136.962 ha, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie affichent des surfaces respectivement inférieures à 0,05 Mha.
Selon Clive James, deux zones de fort développement sont attendues pour 2014. Les États-Unis, avec l'arrivée d'un maïs tolérant à la sécheresse, et l'Amérique du Sud, où devrait être lancé un soja combinant la tolérance à un herbicide et la résistance aux insectes.