Dijon/Nancy : rentrée réussie malgré une ambiance lourde
Comme le veut la coutume, c’est le Congrès des grains de Dijon/Nancy qui a ouvert «officiellement» la campagne commerciale 2005/2006, dans un contexte d’inquiétudes majeures…
Ce congrès a une place à part dans l’agenda et le cœur des professionnels de la filière. D’une part, c’est la première réunion professionnelle de la campagne, mais c’est aussi une parenthèse détendue, un moment de convivialité qui a été conservé par les organisateurs, à commencer par Catherine Racle, la présidente de l’Association du congrès des grains de Dijon, qui rassemble la plupart des opérateurs régionaux (OS, courtiers, transformateurs,…). Avant la Bourse de rentrée de Paris qui aura lieu le 14 septembre et le Congrès des grains de Lyon qui se déroulera le 26 du même mois, les professionnels se sont donc donnés rendez-vous dans la capitale des Ducs de Bourgogne à un moment où l’activité commerciale connaît quelques à-coups. Si tout le monde s’accorde à dire que la récolte de blé 2005 enregistre une baisse d’environ 15 à 20 % des rendements par rapport à 2004 (qui rappelons-le était une année exceptionnelle), la qualité est plutôt hétérogène, de particulièrement mauvaise dans certaines régions à excellente dans d’autres. En Bourgogne notamment, le taux de protéines varie entre 11,5 à 13 % avec un Hagberg moyen de 250 à 300 s pour les meilleures zones, alors que les PS sont en chute libre dans certains secteurs. Quant à la sécheresse, la région bourguignonne n’est pas la plus mal placée. Certaines zones de plateau ont malgré tout souffert du manque de pluie. Mais en règle générale, pour la plupart des opérateurs régionaux, leur inquiétude ne se place pas au niveau de la production et de sa qualité, mais plutôt vers leurs débouchés. «Notre débouché export traditionnel sur l’Italie est bloqué par une concurrence venue de l’Europe de l’Est et de la mer Noire», souligne Jacques-Yves Saconney, courtier à Dijon. Idem pour le pourtour méditérranéen qui s’est pourtant ouvert avec le port de Pagny. Pour l’instant, les blés venus de la mer Noire ou des Etats-Unis stoppent toute velléité de la part des vendeurs régionaux.