Spécial Congrès des grains de Dijon
Des semis de colza difficiles en Bourgogne
Les surfaces de colza dans des secteurs de l’est de la France pourraient une nouvelle fois reculer. La sécheresse et les dégâts d’insectes pénalisent les travaux d’emblavement et le développement des plantes.
Les surfaces de colza dans des secteurs de l’est de la France pourraient une nouvelle fois reculer. La sécheresse et les dégâts d’insectes pénalisent les travaux d’emblavement et le développement des plantes.
« On n’atteindra pas la moyenne des surfaces historiques de colza sur la Bourgogne cette année », s’exprime Michael Geloen, ingénieur de développement Bourgogne/Franche-Comté de Terres Inovia. En 2018, Agreste estimait les surfaces en Bourgogne/Franche-Comté à 114 000 ha. Ce chiffre s’élevait à 189 585 ha en 2017 (176 583 ha en 2016). Pour 2019, « il est encore trop tôt pour se prononcer, des surfaces restant à semer », témoigne l’expert. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la situation bourguignonne s’avère compliquée pour le colza. « Nous avons à peu près les mêmes soucis que l’an dernier », précise-t-il. Rappelons que des phénomènes de résistances aux insecticides de la grosse altise sont apparus depuis quelques années, et se sont intensifiés lors de la campagne 2018/2019.
Afin de pallier ces problèmes de résistances, Terres Inovia mise sur l’agronomie. « Il faut semer très tôt, afin que le colza atteigne le stade “4 feuilles” vers le 20 septembre, stade où les effets de la grosse altise sont moindres », explique Michael Geloen. Raison pour laquelle les producteurs bourguignons ont commencé à semer dès fin juillet. Malheureusement, d’autres ravageurs s’attaquent actuellement aux plantes, à savoir les petites altises, lors des premiers stades de développement. Le manque d’eau freine aussi le bon déroulement des semis. « La situation n’est guère meilleure par rapport à l’an dernier. Les zones les moins arrosées, c’est-à-dire les plateaux de Bourgogne, souffrent de mauvaises conditions de semis. Dans les vallées, plus arrosées, la situation est meilleure », ajoute-t-il.
Sur la zone d’influence de Bourgogne du Sud (Saône-et-Loire, sud Côte-d’Or), Michel Duvernois, directeur général de la coopérative, s’attend à une baisse de 5 % à 10 % des surfaces de colza en 2019 (récolte 2020).
Baisse de 20 % des surfaces sur le secteur de Vivescia ?
En Lorraine, le contexte est moins problématique. « Les semis ont commencé début août. La zone a été mieux arrosée qu’en Bourgogne », détaille Michael Geloen. Mais là aussi, des attaques de ravageurs sont rapportées. Sur le secteur de Vivescia (Champagne-Ardenne), l’humeur est aussi plutôt pessimiste. « Nous avons également une pression de petites et grosses altises. Les secteurs plus humides, au nord de Reims, devraient mieux s’en sortir. Ceux au sud sont plus problématiques », témoigne Jean-Olivier Lhuissier, directeur Collecte de Vivescia. Il ajoute que des agriculteurs se découragent, en raison du manque de solution contre les ravageurs et de la mauvaise récolte 2019, et table sur une réduction des surfaces de 20 % entre 2018 et 2019 sur son secteur.