Des récoltes 2007 plutôt décevantes
Alors que la majorité des moissons est réalisée dans la plupart des régions, notre hebdomadaire fait le point sur le potentiel des récoltes de cette année
MOISSON. Alors que les premières coupes ont débuté dans le nord du pays et en Bretagne, il est temps désormais de faire un premier “tour de plaine”. Un début de moisson dans ces deux zones de production très attendu, et qui confirme une situation généralement décevante. En effet, d’après les premières estimations, on assiste à une baisse des rendements, et à une faiblesse générale des PS et des Hagberg très irréguliers.
Blé meunier : hétérogénéité
Comme prévu, pas de bonnes surprises en général pour ce cru 2007 en blé meunier dans toute la France. Selon l’Onigc (Office national interprofessionnel des grandes cultures) et Arvalis-Institut du Végétal, indiquent qu’après un début de printemps assez sec, les conditions météorologiques de la fin de la période végétative, avec de nombreux épisodes pluvieux, ont altéré le potentiel de production. Le rendement moyen national devrait donc se situer autour de 69 quintaux par hectare et la production nationale pourrait être inférieure à 34 millions de tonnes.
La moisson est maintenant achevée dans la majeure partie du territoire (Sud-Est, Centre, Centre-Atlantique, Bassin parisien, Est, Bourgogne, Sud-Ouest et Ouest). Les récoltes ont débuté et bien avancé le week-end dernier en Picardie, sur les façades maritimes de la Manche et de la mer du Nord, à la faveur d’un temps enfin estival. Les productions seraient en retrait dans le Sud-Ouest, en Pays de la Loire et en Lorraine, le potentiel de production ayant été moins affecté dans les autres régions. Les taux d’humidité restent satisfaisants même s’ils sont en général supérieurs à ceux de l’an dernier, de l’ordre de 13 % en moyenne. mais le gros point noir concerne les poids spécifiques, nettement en retrait. Les taux de protéines observés sont en général supérieurs à 11,5%, voire 12% en moyenne. Et les temps de chute de Hagberg enregistreraient une baisse importante, avec une moyenne à 300 s, et quelques échantillons inférieurs à 100 s, selon l’ingrédientiste A.I.T. Quant à l’alvéographe, on constate une augmentation de l’extensibilité (G) et un maintien de l’élasticité (P, le).
Valeur boulangère correcte
Toujours selon A.I.T., on constate au pétrissage un meilleur lissage, parfois un peu de relâchement, et une bonne extensibilité et une tendance élastique au façonnage. La mise au four est correcte dans l’ensemble, parfois faible pour certaine variétés. L’aspect général du pain semble être le critère le plus pénalisant cette année, avec assez peu de développement au four, des grignes moins jetées et une croûte très fine. A.I.T. a également relevé les caractéristiques variétales. Ainsi Caphorn enregistre un lissage difficile, toujours court et moins élastique, et donne une beau pain et un bon volume. Apache est assez hétérogène selon les régions, avec une tendance extensible, un produit fini correct et un volume moyen. Galibier a une pâte toujours tenace, une bonne tolérance et un bon volume. Enfin, le mélange meunier donne une pâte souple avec une tendance au relâchement, une tenue moyenne à faible et un pain à section parfois plate et peu jeté.
Orges : rendements en baisse de 4 qx/ha
Pour les orges, on constate également des rendements hétérogènes suivant les régions et très souvent en retrait par rapport à l’an dernier. Si des niveaux supérieurs à 70 voire 75 q/ha ont pu être observés au nord de la Seine, ce n’est pas le cas dans l’Est et le Centre. Au niveau national, le rendement moyen est évalué à 62 qx/ha, soit 4 q/ha de moins que l’an dernier et la production à 7,4 Mt, en diminution de 5%. Sur le plan qualitatif, les poids spécifiques sont généralement entre 55 et 65 kg/hl, inférieurs à ceux de l’an dernier, alors que le calibrage dépasse souvent 80 %. Les taux de protéines restent souvent en accord avec les utilisations en malterie autour de 11%.
Colza : aussi la déception
Pour le colza, le rendement moyen estimé par le Cetiom pour la récolte 2007 se situe aux alentours de 30 q/ha. Ce résultat décevant s'explique par des conditions de fin de cycle difficiles. Le manque de rayonnement associé à la forte pluviométrie n'a pas permis une compensation du poids de 1.000 grains. L'égrenage avant récolte a aussi eu un fort impact sur le résultat final, puisque le Cetiom estime les pertes de 2 à plus de 6 q/ha, la grêle ayant également fait des dégâts.
Enfin, les parasites comme les ravageurs ne sont pas restés inactifs et ont participé à ces rendements médiocres. Malgré tout, la production devrait s'afficher en nette hausse par rapport à 2006, du fait de l'augmentation des surfaces. La récolte 2007 serait donc de 4,7 millions de tonnes, contre 4,14 millions de tonnes en 2006.