Perspectives
Des échanges mondiaux record en colza/canola pour 2012/2013
En raison d’une progression des importations de l’UE et de l’Asie, le trafic devrait atteindre un plus haut absolu de 12,5 Mt.
La production mondiale de colza/canola en 2012/2013 est estimée, par le Conseil international des céréales (CIC) dans son rapport du 26 juillet, à 60,2 Mt, légèrement supérieure à celle de 2011/2012, tandis qu’une récolte record au Canada fait plus que compenser les replis observés en Europe. Les échanges mondiaux de colza/canola en 2012/2013 (octobre/septembre) devraient croître de 7 % d’une année sur l’autre, à un plus haut absolu de 12,5 Mt, dopés par de plus importantes expéditions à l’UE et l’Asie.
Une production UE estimée à 18 Mt, le plus faible niveau depuis 2006/2007
Malgré une légère révision à la hausse des estimations de production de l’Union européenne, à 18,0 Mt, liées à de meilleures perspectives, tout particulièrement en Allemagne, cela représente tout de même un repli de 5 % d’une année sur l’autre, la troisième baisse consécutive et le plus faible niveau depuis 2006/2007. Cela traduit le temps adverse antérieur qui a entravé la progression des semis et qui a aussi engendré des dégâts du gel supérieurs à la moyenne, notamment dans les régions de l’Est. Les conditions défavorables ont aussi touché les perspectives de la CEI, y compris l’Ukraine, où la production devrait baisser de plus de 40 % par rapport à l’an dernier, à 0,9 Mt seulement.
En revanche, la production au Canada devrait grimper à un record de 16,0 Mt, une hausse de 13 % sur l’année précédente, largement dopée par un nouvel essor des semis – le sixième accroissement annuel consécutif – à 8,6 Mha, en hausse de 13 % d’une année sur l’autre. La production américaine devrait aussi augmenter, de près de 60 % d’une année sur l’autre, pour atteindre 1,1 Mt, stimulée par une hausse de près de 50 % des semis.
La production en Australie, deuxième plus important exportateur au monde, devrait grimper de 4 %, à 2,9 Mt, car une hausse de la superficie plantée fait plus que compenser un repli des rendements, même si ceux-ci seront nettement plus élevés que la moyenne quinquennale. Ailleurs, la production en Inde devrait croître de 3 %, à 6,7 Mt, mais la récolte de la Chine devrait régresser à 12,2 Mt (13,0 Mt) en raison d’une superficie plantée moindre et d’une productivité réduite.
Un disponible exportable prévu à 8,7 Mt pour le Canada et 2,3 Mt pour l’Australie
Suite à une nouvelle récolte décevante et la contraction associée des disponibilités intérieures, les importations de l’UE devraient se hisser à 3,4 Mt. Toutefois, l’essor d’une année sur l’autre sera probablement plafonné – à environ 6 % – compte tenu du niveau très élevé actuel des prix. Ailleurs, la Chine devrait être un acheteur considérable en 2012/2013 puisqu’on s’attend à ce que ses importations augmentent d’environ un cinquième sur l’année précédente, à 2,6 Mt. Et en plus des importations par d’autres acheteurs de premier plan, notamment le Japon et le Pakistan, les livraisons à l’Extrême-Orient devraient grimper d’environ 6 % d’une année sur l’autre, à 5,8 Mt.
L’Australie et le Canada compteront pour la grande majorité des volumes mondiaux négociés en 2012/2013. En supposant de bonnes récoltes, leurs exportations sont respectivement projetées à 2,3 Mt (2,0 Mt) et 8,7 Mt (8,3 Mt). Néanmoins, le potentiel d’accroissement des expéditions du Canada au-delà de ce niveau sera probablement bridé par la précarité de l’équilibre entre l’offre et la demande, ses capacités intérieures de trituration et la croissance récente de l’utilisation domestique.