Aller au contenu principal

Bière - Des difficultés avérées pour la filière brassicole en France

Une enquête menée par CPME/Brasseurs de France met en évidence la situation difficiles des brasseurs dans le contexte inflationniste de l'économie française.

« La filière brassicole française, affectée par deux années de COVID et par l’augmentation exponentielle des coûts de production et de l’énergie, est affaiblie et envisage de fortes difficultés sur l’année à venir » peut-on lire dans un communiqué de presse publié ce jeudi 8 décembre 2022 par Brasseurs de France (le syndicat professionnel de la brasserie française). « Il existe un véritable sentiment d’inquiétude dans la filière, notamment en raison de l’explosion du poste énergie dans les charges des entreprises » explique Magali Filhue, déléguée générale.

Les coûts des fournitures pèsent

Sentiment renforcé par l’enquête menée par Brasseurs de France avec la CPME sur la situation économique et financière des TPE-PME et qui montre notamment que plus de 8 brasseries sur 10 disent être impactées par une augmentation des prix de leurs fournisseurs de plus de 10 %. 70 % rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en matières premières et biens intermédiaires. 96 % indiquent qu’il s’agit de difficultés liées au prix, 78 % aux délais de livraison et 71 % aux quantités disponibles).

Un poste en particulier pose de plus en plus de souci aux brasseries, celui de l’énergie. L’enquête montre que 85 % des entreprises du secteur ont prévu de consacrer plus de 3 % de leur chiffre d’affaires au coût de l’énergie en 2023. A comparer avec « seulement » 59 % en 2022 et 29 % en 2021. Facteur aggravant, c’est l’ensemble des fournitures qui aujourd’hui est touché par l’inflation (emballages, verre, carton, métal, transport, papier…).

Fragilisation de la situation financière des brasseries

Evidemment, ces hausses des coûts provoquent des conséquences sur la situation globale des brasseries. Pour 6 entreprises sur 10, on constate une dégradation de la trésorerie et la moitié des brasseries recherche des solutions de financement auprès de leur banque. « Mais 3 sur 4 n’obtiennent pas de réponse satisfaisante » indique l’enquête. Par ailleurs, une brasserie sur deux a eu recours à un Prêt garanti par l’Etat (PGE) à la suite de la crise sanitaire de la Covid-19 : 17 % affirment rencontrer des difficultés de remboursement et souhaitent un étalement des échéances sur quatre ans supplémentaires. Autre impact, les résultats financiers : « 2/3 des brasseries estiment que leurs résultats diminueront en 2022, et la moitié de celles-ci envisage un résultat négatif ».

Il convient aussi de rappeler que la situation est d’autant plus inquiétante que ces dernières années, les brasseurs français ont investi de manière significative (réduction de l’impact carbone, innovation produit, optimisation de la gestion de l’eau, éco-conception et réemploi des emballages, transports propres…), pour répondre aux enjeux environnementaux de la filière et aux attentes des consommateurs. Difficile, pour les entreprises, de supporter à la fois des hausses brutales de leurs coûts alors même qu’elles ont fait de gros efforts d’investissements.

Aider les entreprises

Face à cette dégradation liée à la tendance inflationniste de l’économie, Brasseurs de France a demandé aux pouvoirs publiques que la taille des entreprises (l’immense majorité des brasseries en France sont des PME/TPE) soit prise en compte pour analyser leurs difficultés, qu’un bouclier tarifaire adapté à cette donnée soit mis en place et que les brasseurs puissent être aidés dans leurs négociations commerciales. Une réunion du directoire de Brasseurs de France est prévue cette fin de semaine.

Dans ce contexte, le ministère de l’Economie et des finances a annoncé ce jour le renforcement du dispositif d’accompagnement des TPE/PME face aux hausses des prix de l’électricité en 2023. « A partir du 1er janvier 2023, toutes les TPE et les PME éligibles au dispositif de l’amortisseur électricité et qui rempliraient toujours, après prise en compte du bénéfice de l’amortisseur, les critères d’éligibilité au guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz pourront également déposer une demande d’aide, via le site impots.gouv.fr et cumuler les deux aides » peut-on lire dans un communiqué publié par Bercy ce jeudi 8 décembre.

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

<em class="placeholder">champ de blé au Minas Gerais, au Brésil</em>
Le blé sud-américain relève le défi du changement climatique

La disponibilité en eau, le renouvellement variétal et le non-labour sont les atouts dont disposent le Brésil et l’Argentine,…

Portrait de Gonzalo Rodera, conseiller au sein de la Coopérative agricole de Tres Arroyos, assis à son bureau
Commerce blé 2024-2025 : l’Argentine est en mesure de concurrencer la France sur le Maghreb

Un régime pluviométrique porteur dans les Pampas nourrit les espoirs des exportateurs qui préparent le retour en force du blé…

Un champ de maïs
Récolte du maïs et du tournesol 2024 : nette révision mensuelle à la baisse des rendements dans l'UE, selon la Commission européenne

Les cultures d'été ont souffert cette année 2024 de l'excès d'eau à l'Ouest de l'UE, et du déficit hydrique et de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne