COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 2 au 9 avril 2025 - Les prix du blé tendre français subissent la remontée de l’euro
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 2 et le 9 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 2 et le 9 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Sur Euronext, les cours du blé ont baissé depuis une semaine entre le 02 avril et le 09 avril. Le marché reste dominé par l’ingérence de Donald Trump sur la scène internationale avec ses multiples revirements sur les droits de douane. La politique économique du président états-unien affaiblit le dollar. La remontée de l’euro pénalise la compétitivité des exportations de céréales européennes.
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En ce début de printemps, il n’y a pas encore d’accidents climatiques significatifs en hémisphère nord. En Russie, les cultures en sortie hiver ont peu de perte avec seulement 3 %, selon le ministère de l’agriculture russe. Toutefois, une région productrice en Russie a subi d’importantes précipitations de grêle et du gel est annoncé sur certains territoires russes. Aux États-Unis, un temps sec est annoncé pour les prochains jours. La fin de semaine sera marquée par le rapport USDA où les stocks sont attendus en hausse aux États-Unis et dans le monde, selon une enquête Reuters. Du côté de la demande, les acheteurs restent timides. La Jordanie a lancé un nouvel appel d’offres en blé de 120 000 t. En Afrique du Nord, la France tente de recoller les pots cassés avec l’Algérie sur le plan diplomatique, ce qui laisse entrevoir une reprise des échanges commerciaux entre les deux pays.
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Sur les marchés physiques français, l’activité reste toujours timide en ancienne et en nouvelle récolte. Les opérateurs restent attentifs aux évènements sur le commerce mondial. Les vendeurs sont attentistes avec les niveaux de prix actuels qui ont baissé. Sur le marché intérieur, quelques affaires sont traitées en blé fourrager en raison d’une meilleure compétitivité sur l’orge. L’état des cultures s’améliore en France avec le retour d’un temps sec et des températures supérieures aux normales de saison.
Les basses eaux sur le Rhin paralysent le fret fluvial
Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 2 et le 9 avril. L’activité sur la Belgique (blé et maïs) s’amenuise. Sur le port de Rouen, l’inactivité est pesante, en l’absence de programme prévisionnel significatif sur la fin de campagne. À noter l’organisation de voyages sur le port de Dunkerque par des chargeurs qui ont l’opportunité d’y expédier leurs grains, au détriment du port de Rouen. Sur le plus long terme, c’est le flou artistique quant aux perspectives d’exportations céréalières ! Cette inactivité actuelle n’est pas bon augure pour le dégagement de la nouvelle récolte car elle ne permet pas de mobiliser de la cale sur le bassin de la Seine, qui en manque déjà cruellement.
Le fret sur le Rhin reste pénalisé par les basses eaux, barges et péniches ne pouvant être chargées à leur pleine capacité. « Nous arrivons à des niveaux d'eau où certains donneurs d'ordres refusent de payer les suppléments tarifaires. Les coûts de fret sont actuellement majorés entre 40 % et 50 % », déclare un expert du transport fluvial.
Mikaël Juchet et Karine Floquet
Maïs
Un marché attentiste
Les échanges internationaux sont perturbés par la guerre commerciale à l’initiative de Donald Trump. La Maison-Blanche a épargné le Mexique, le premier client du maïs états-unien, sur les droits de douane. À l’inverse, la rivalité entre Washington et Pékin risque de pénaliser les expéditions de maïs états-unien vers la Chine. Dans ce contexte instable, certains pays cherchent à sécuriser leurs approvisionnements à l’image de l’Espagne qui vient d’acheter 240 000 t de maïs aux États-Unis.
Sur le marché français, l’activité est réduite avec le manque de visibilité sur les échanges mondiaux. Les acheteurs espagnols sont attentistes dans un marché relativement bien couvert en ancienne récolte. Les vendeurs sont aussi en position d’attente sur ces niveaux de prix. Sur le marché intérieur, les acheteurs sont peu présents alors qu’il se traite quelques affaires sur le portuaire.
Orges
Activité calme en nouvelle récolte
Sur les marchés physiques français, l’activité manque de disponibilités en ancienne récolte. Le courant d’affaires sur la nouvelle récolte peine à décoller en l’absence de vendeurs.
Orge de brasserie
Revirement à la hausse
En orge de brasserie, les prix ont progressé en variétés d'hiver comme en variétés de printemps entre le 2 et le 9 avril, toutes récoltes confondues, sur un marché peu actif. Ils se réajustent sur les niveaux enregistrés il y a quinze jours. Les opérateurs sont rassurés par le retour d'un temps pluvieux annoncé la semaine prochaine, après deux semaines de conditions sèches.
Blé dur
La nouvelle récolte peine à démarrer
En ancienne récolte, le marché reste calme avec des acheteurs italiens absents. En nouvelle récolte, les vendeurs tardent à se positionner dans un marché baissier. Les engagements continuent de prendre du retard sur le rythme habituel même si quelques affaires se traitent sur le marché intérieur.
Céréales secondaires
Évolution contrastée
Les prix de l'avoine blanche ont gagné 1 €/t entre le 2 et le 9 avril. Ceux de l'avoine noire sont stables. Ceux du triticale suivent une tendance baissière, toutes récoltes confondues. Le seigle reste incoté cette semaine.
Sucre
Les cours tendent à se déprécier
Les prix du sucre sur les marchés à terme de Londres et New York ont quelque peu reculé entre le 31 mars et le 7 avril, en sucre brut et en sucre raffiné. Les craintes de guerre commerciale mondiale ont provoqué une déroute sur les marchés boursiers. De plus, la chute lundi du pétrole à son plus bas niveau en quatre ans a fait pression sur les prix du sucre. Elle fait baisser les prix de l’éthanol, ce qui pourrait inciter les sucreries du monde entier à détourner davantage le broyage de la canne à sucre vers la production de sucre plutôt que vers l’éthanol, augmentant ainsi l’approvisionnement en sucre.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Temps sec aux États-Unis.
- Gel annoncé en Russie.
- Ventes françaises à l’exportation en retard d’une campagne sur l’autre.
- Position nette vendeuse importante sur Euronext
- État des cultures de blé en France en progression
- Remontée de l’euro face au dollar
Orges
- Maintien de la demande portuaire pour l’orge française
- Diminution des disponibilités françaises en fin de campagne
- État des cultures françaises d’orge d’hiver et de printemps
Maïs
- Surfaces de semis de maïs en progression aux États-Unis
- Guerre commerciale avec les taxes douanières
- Baisse de la production d’éthanol aux États-Unis
- Production revue en baisse au Brésil
Mikaël Juchet