Dernier exil
Dimanche 3 août au soir, l'illustre pourfendeur de la dictature stalinienne, Alexandre Soljenitsyne, s'est éteint. La Russie de Poutine, quant à elle, ne cesse, depuis quelques années de remporter des offres d'achats sur le marché mondial du blé. Pure coïncidence dans ce pays qui a organisé des obsèques nationales à l'un de ses plus ardents détracteurs. Mais ce parallèle souffre d'une certaine naïveté. D'abord, l'actuelle Russie présente toujours de sombres restes du régime soviétique malgré son ouverture au libéralisme. Ensuite, bien que l'écrivain n'ait cessé de combattre l'autoritarisme de l'URSS, il n'a jamais soutenu le capitalisme. Pour le monde occidental, qu'il qualifiait de « dégénéré », Alexandre Soljenitsyne restera celui par qui l'horreur du Goulag fut révélée.