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Cristal Union : le groupe s’est préparé à l’ère de l’après pétrole

Le groupe coopératif s’est préparé à l’après réforme de l’OCM sucre et a continué de parier sur le bioéthanol. Les récentes déclarations du gouvernement le conforte dans sa démarche.

CRISTAL UNION (CU) semble serein quant à son avenir. Il faut dire que le groupe coopératif, réunissant 5.350 producteurs de Champagne-Ardenne et du Centre, a pris soin de se préparer aux grands bouleversements à venir. «Le conseil d’administration a veillé à conforter la structure financière (..) afin d’aborder, dans les meilleures conditions possibles, la réforme de l’OCM sucre et les développements de l’éthanol», a déclaré en substance le président du conseil d’administration, Daniel Collard. Dans ce but, CU s’est attaché, ces dernières années, à améliorer la performance de ses outils (28,3 ME d’investissement industriel en 2004/2005) et sa compétitivité en se restructurant (6,5ME en 2004/2005), comme l’ont développé ses dirigeants lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 3 mars à Reims (Marne) en présence du ministre des PME, Renaud Dutreil. Le groupe affiche un chiffre d’affaires de 484,2 ME (-2,9 % sur 2003/2004), un résultat net de 10 ME et un CA consolidé de 978 ME.

Rassuré sur l’avenir du bioéthanol en France

L’an dernier, les discussions portaient sur l’OCM sucre et «notre capacité à influencer Bruxelles», rappelle le directeur général, Alain Commissaire. Cette fois «les nouvelles sont bonnes» puisque la réglementation retenue est «très favorable à l’industrie française et à notre région».

Les coopérateurs s’interrogeaient aussi sur la volonté du gouvernement à s’engager dans les biocarburants. La déclaration du Premier ministre, attribuant 330.000 t de nouveaux agréments et annonçant le lancement d’un 3 e appel d’offres d’ici la fin de l’année, a de quoi rassurer les producteurs.

L’attribution de 65.000 t supplémentaires à Cristanol «renforce la position du groupe en tant que producteur leader de bioéthanol», affirment CU et Champagne Céréales dans un communiqué commun. Cela conforte leur décision d’avoir lancé, dès novembre 2005, la construction du site. La seconde phase, concernant la ligne blé, déjà mise au point, devait être considérée cette semaine. Le groupe coopératif a pris une part active dans la construction de la filière bioéthanol puisqu’en plus de son site d’Arcis-sur-Aube, un des plus modernes d’Europe (120.000 t de capacité de production), il détient 65 % du capital de Cristanol. Les 35 % restants sont contrôlés par des coopératives céréalières, avec Champagne Céréales en chef de file. Basée à Bazancourt (Marne), cette usine d’une capacité de 280.000 t (3 Mhl/an de bioéthanol), concerne 100.000 céréaliers et betteraviers exploitant 1,5 Mha. Ce site, représentant un investissement de 200 ME, va produire ses premiers litres en juin 2007 avec le jus des betteraves qui vont être mises en terre le mois prochain.

Une OCM favorable au groupe

Autre fait marquant : la révision de l’OCM sucre applicable dès le 1 er juillet prochain. L’UE cherche à se rendre, à terme, importatrice. Le but est de réduire la production de 18 Mt à 12,2 Mt en 2012. Ces nouvelles règles provoqueront une restructuration plus ou moins radicale selon les pays. Grèce, Irlande, Italie et Portugal risquent de voir disparaître cette production. Autriche, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Suède, RU et France ne devraient enregistrer que des adaptations. Cette mutation devrait profiter aux groupes les plus solides, comme Cristal Union, explique Daniel Collard. Pour lui, «la transformation de l’OCM est très positive, du fait notamment des travaux que nous avons engagés ces dernières années».

Les atouts du groupe ? «La productivité de nos agriculteurs et de nos territoires.» En 2005, le groupe a obtenu «d’excellents résultats» avec une moyenne de 88 t de betteraves à 16°/ha, soit plus de 13,6 t de sucre à l’hectare et des pointes à 19 t/ha. «Les rendements et la qualité de vos produits font envie à toute l’Europe», expliquait-il à ses adhérents. D’un point de vue industriel, Arcis-sur-Aube et Bazancourt, les plus grosses unités du groupe, figurent en tête du classement national des usines en quantité de betteraves traitées. Et si les surfaces ensemencées ont reculé en 2004 et 2005, dans un contexte de marché peu porteur, elles progresseraient de 10 % en 2006. Une estimation record en France. Les raisons ?

Le développement de sa production d’éthanol. La conjoncture semble par ailleurs s’améliorer avec le redressement des prix de l’alcool et la flambée des cours mondiaux du sucre. Les indicateurs sont de nouveau au vert du fait, notamment, de la fermeté du pétrole qui profite à plusieurs titres à Cristal Union. Elle permet le développement des biocarburants et la consolidation des cours sur les filères alimentaires. Et, comme le précisait Daniel Collard, «à terme, 30 % de nos productions iront vers des débouchés non alimentaires qui tireront les prix vers le haut». Résultat, «ce sera davantage de valeur ajoutée pour nos producteurs». Et le président, rappelant qu’un hectare de betterave semé par le groupe permet de parcourir 15.000 km avec une voiture flex, de se transformer pour son assemblée en VRP vantant les mérites de ces véhicules «pas plus chers que des voitures à essence et, rassurez-vous, capables de dépasser les limites de vitesse…»

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