Crise
Le monde subit de plein fouet son troisième choc pétrolier, enchaînant sur une crise alimentaire qui met en difficulté toutes les économies, voire en danger celle des pays en voie de développement. La vieille Europe est touchée, et les manifestations de pêcheurs, agriculteurs et routiers se multiplient. Déjà morose, le moral des Euro-péens a du plomb dans l’aile. L’Espagne et le Portugal sont presque paralysés par une grève des transporteurs contre la flambée du pétrole. Les livraisons de céréales sont d’ailleurs fortement perturbées entre la France et la péninsule ibérique. Grèves également chez nos voisins belges qui protestent contre la vie chère, ou encore en Pologne où les routiers ont défilé cette semaine sur les routes. Et partout en Europe, l’inflation s’envole. La France enregistre un chiffre record de 3,3 % sur un an en mai. En Grèce, les prix à la consommation ont de nouveau augmenté de 0,7 %, ce qui porte le taux d’inflation à 4,9 %, alors que la Lituanie voit ses prix s’envoler à près de 18 % sur un an. En République tchè-que, les prix à la consommation ont progressé de près de 7 % en mai, alors qu’en Grande-Breta-gne, les prix à la production ont fait un bond de 1,6 % sur un mois, et de près de 9 % sur un an. On pourrait parler aussi de la Hon-grie, dont la hausse des prix atteint un taux de record de 7 % en mai. Cette situation est donc plus grave que l’on ne croit, et elle pourrait plomber une économie européenne déjà fragile et pour longtemps. Que faire ? Nos politiques n’ont plus le choix, il va falloir prendre des décisions drastiques rapidement, au risque de voir la cocotte mondiale exploser.