CIC : une production mondiale de blé relevée de 4 Mt à 608 Mt
L’accroissement des prévisions de production de blé pour les Etats-Unis, la Russie et l’Inde fait plus que compenser les réductions avancées pour l’Union européenne et l’Afrique du Nord.
Selon le dernier rapport (28 juillet) du Conseil international des céréales, La production mondiale de blé en 2005 est relevée de près de 4 millions de tonnes (Mt) et portée à 608 Mt (624 Mt). L’accroissement des prévisions pour les Etats-Unis, la Russie et l’Inde fait plus que compenser les réductions avancées pour l’UE et l’Afrique du Nord. Des pluies excessives dans certains points d’Amérique du Nord et d’Europe ont aiguisé les inquiétudes en termes de qualité.
Progression de la production de blé
Des chiffres d’utilisation plus élevés dans l’alimentation animale pour la Russie et l’UE, ainsi qu’un accroissement des projections de consommation dans l’alimentation humaine en Inde, ont relevé les prévisions de consommation pour 2005/2006 à raison de 5 Mt pour les porter à 613 Mt, niveau égal au record de l’an passé. De nouvelles réductions dans les estimations de récolte pour l’Afrique du Nord, notamment en Algérie, et une révision à la hausse des importations de blé de l’UE augmentent le chiffre des échanges mondiaux de blé pour 2005/2006 à raison de 1,4 Mt pour le porter à 109 Mt (105,9 Mt). Les exportations du Canada, de l’UE, du Kazakhstan, de la Russie et de l’Ukraine devraient augmenter. Les stocks de report cumulés des pays exportateurs devraient être quasiment inchangés par rapport à 2004/2005, bien que l’on s’attende à ce que le total mondial régresse du fait des replis observés en Chine et en Inde.
Recul de la récolte prévue en maïs
La détérioration des perspectives aux Etats-Unis, où le temps très chaud a nui à certains points du Midwest durant la phase clé de pollinisation, contribue à une réduction de 2 Mt des prévisions de production mondiale de maïs, à 671 Mt, bien que le chiffre s’inscrive en deuxième position derrière le record de 706 Mt établi l’an dernier. La détérioration des prévisions d’utilisation dans l’alimentation animale au Brésil, du fait d’une récolte moin-dre et des achats étrangers limités (en raison de la réglementation à l’importation sur les OGM) mais aussi pour l’UE, engendre une réduction de 1,0 Mt de la consommation mondiale de maïs pour 2005/2006. Elle est désormais placée à 668 Mt, en légère baisse sur l’an dernier. Une demande à l’importation plus ferme, notamment au Brésil, au Mexique et en Corée du Sud, devrait doper les échanges en 2005/2006 de 2 % pour les porter à 77,9 Mt (76,1 Mt), inchangés sur les prévisions du mois de juin. Les exportations américaines devraient s’emparer d’une part plus importante du total. Les prévisions concernant les stocks mondiaux de maïs ont été abaissées de 5 Mt par rapport à juin à 130 Mt (127 Mt), en raison d’une réduction des projections de disponibilités américaines.
Repli des prévisions de moisson en orge
La baisse des estimations de récolte de l’UE, du Canada et de l’Afrique du Nord réduit les prévisions de production mondiale d’orge de 1 Mt à 136,3 Mt (151,6 Mt). La consommation est elle aussi placée en léger repli, avec une nouvelle réduction des estimations de récolte espagnole qui bride l’utilisation d’orge dans l’alimentation animale par l’UE. Le total de l’utilisation d’orge par l’UE dans l’alimentation animale devrait reculer de 2,3 Mt. Les prévisions d’échanges d’orge sont légèrement relevées, à 16,7 Mt, proches de leur niveau de l’an dernier, en raison des estimations d’importations plus élevées formulées pour la Syrie et l’Algérie. En 2005/2006, l’Afrique du Nord et la Chine vont sans doute acheter respectivement davantage d’orges fourragère et brassicole, mais les achats d’orge fourragère par le Proche-Orient devraient baisser. Les stocks mondiaux d’orge devraient tomber à leur niveau le plus bas depuis 1995/1996, du fait d’un recul particulièrement marqué pour l’UE.
Marché mondial de la viande et échanges de céréales
Quelque 90 % des exportations de viande proviennent des pays ayant de gros excédents de céréales et d’oléagineux, y compris le Brésil, les Etats-Unis, l’UE et le Canada. L’essor des échanges de viande a sensiblement dopé l’utilisation intérieure de céréales dans ces pays et, dans une certaine mesure, remplacé les exportations de céréales vers les pays à déficit fourrager. Une analyse récente du CIC a évalué les nouvelles tendances des échanges mondiaux de viande et ce que cela représente en termes d’équivalent grain. L’équivalent grain des exportations mondiales de viande est estimé avoir culminé aux alentours de 47 Mt en 2003, mais il a dérapé à 45 Mt en 2004, principalement du fait de la perturbation des échanges en raison de diverses épizootie.