Spécial Congrès des grains de Dijon
Cérévia : optimisme malgré un démarrage mitigé
Si les exportations sur les pays tiers sont satisfaisantes sur juillet-août, les expéditions sur l’Union européenne manquent de dynamisme. Mais l’union de commercialisation garde espoir pour la suite de la campagne.
Si les exportations sur les pays tiers sont satisfaisantes sur juillet-août, les expéditions sur l’Union européenne manquent de dynamisme. Mais l’union de commercialisation garde espoir pour la suite de la campagne.
« Sur les deux premiers mois de la campagne, nos exportations communautaires sont limitées du fait de la baisse d’activité sur l’Italie et la Suisse. Sur le grand export, notre qualité répondant aux cahiers des charges des pays tiers comme l’Algérie, nous assurons pleinement l’exécution de nos contrats, indique François Farges, directeur général adjoint de Cérévia (Côte-d’Or). Sur le marché intérieur, notre collecte en termes de qualité répondra largement aux besoins de nos débouchés. La maîtrise de la logistique reste un atout pour notre compétitivité. »
Pour le reste de la campagne, l’union de commercialisation au service de la logistique des céréales produites par les agriculteurs de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes reste « optimiste concernant l’export sur l’UE ». Et le dirigeant d’expliquer : « Hormis un P/L* peu élevé, nos autres critères qualitatifs sont largement dans les normes des besoins de nos acheteurs. Pour le P/L, il faut toutefois distinguer le P/L sur grain et le P/L sur farine, qui se rapproche des normes requises par la meunerie italienne. »
Reste qu’au niveau national la récolte de blé tendre devrait être supérieure à 39 Mt, ce qui conduit les exportateurs français à « assurer un minimum de 11,5 Mt sur pays tiers, nous obligeant à rester vigilants pour maintenir le rythme satisfaisant des exportations. »
Vers des prix plutôt stables en blé tendre
« Au niveau fondamental – sauf événement catastrophique de nature géopolitique et/ou une parité euro/dollar en dents de scie –, le bilan du blé mondial est sain et ne devrait donc pas induire une forte volatilité des prix », analyse le dirigeant de Cérévia. « La saisonnalité des cours qui, traditionnellement, nous rend peu compétitifs en juillet-septembre avec la zone mer Noire (écart de prix de 10-15 $/t en notre défaveur), n’existe pas cette campagne. Avec une parité euro/dollar constant, notre blé est moins cher que l’origine zone mer Noire. Cela peut être un élément non pas de soutien, mais un facteur limitant à la baisse. »
Le seul élément à regarder et qui pourrait agir sur l’ensemble des cours céréaliers mondiaux est la production de maïs aux États-Unis où les bilans sont très controversés. « En effet, comment peut-on imaginer une production de maïs supérieure ou égale à l’an dernier au vu des conditions de semis ? », interroge François Farges.
* Rapport de l’élasticité sur l’extensibilité d’une pâte.