Brésil
Si les biocarburants commencent à provoquer une révolution dans notre monde agricole hexagonal, c’est déjà le cas au Brésil. En effet, cette nouvelle manne provoque un afflux d'investisseurs étrangers directs dans l'agriculture brésilienne, numéro un de l'éthanol à base de canne à sucre, selon un rapport publié par le quotidien O Estado de Sao Paulo.
Selon ce journal, les capitaux étrangers dans l'agriculture, qui représentaient 6% du total des investissements étrangers directs en 1996, sont passés à 16% l'an dernier où ils ont atteint 3,5 milliards de dollars, selon des chiffres du ministère de l'Agriculture.
Ce chiffre est en outre sous-estimé car il ne comprend ni les fertilisants ni les machines ni même les apports de fonds d'investissements. Du coup, c’est la course contre la montre pour des investisseurs internationaux vers l'agronégoce brésilien. A la recherche de bonnes affaires avec la garantie d'une rémunération élevée, ils misent sur la production d'éthanol et l'achat de terres à canne à sucre. Ainsi le groupe agroalimentaire américain Cargill a pris le contrôle à 63% d'une distillerie et négocie l'achat de deux autres usines. Les Français ne sont pas en reste, puisque le groupe français Tereos, qui contrôle Açucar Guarani, examine aussi de nouvelles acquisitions. Une "fièvre de l'éthanol" qui pourrait aussi avoir des conséquences sur nos marchés européens.