Blé tendre : un plafond attendu à 202-203 €/t sur Euronext, contre 210-215 €/t auparavant, selon Agritel
Le cabinet d'analyse ne voit pas les cours du blé tendre rebondir de manière significative à court terme. Les exportations états-uniennes sur janvier-février seront révélées par l'USDA le 22 février, et seront à suivre avec attention.
Le cabinet d'analyse ne voit pas les cours du blé tendre rebondir de manière significative à court terme. Les exportations états-uniennes sur janvier-février seront révélées par l'USDA le 22 février, et seront à suivre avec attention.
« Le marché est actuellement dans une psychologie baissière. Nous avons donc révisé nos objectifs de vente en blé tendre sur Euronext, à 202-203 €/t », analyse Michel Portier, dirigeant du cabinet d'analyse Agritel. La société s'attendait à ce que les cours sur Euronext atteignent les 210-215 €/t au cours de la campagne 2018/2019. Mais le shutdown aux États-Unis est survenu entre-temps, privant le marché d'informations fondamentales cruciales, le laissant dans le flou. « Le manque d'informations a plutôt tendance à avoir un effet baissier sur les prix. Le marché doit se raccrocher à d'autres éléments, notamment chartriste/technique », commente le PDG d'Agritel.
Michel Portier indique que, lors des semaines 7 et 8, la zone de support des 200 €/t a été brisée, devenant par conséquent une zone de résistance. « Il y a eu un vent de panique. Lors de la cassure de cette zone, des ventes techniques sur Euronext sont survenues. Par ailleurs, le marché à terme européen reste très corrélé à Chicago. Et ce dernier a connu un net repli ces derniers jours, mouvement de baisse amplifié par des ventes techniques. » Agritel rappelle que les fonds d’investissement ont un rôle important dans les mouvements de prix, et influent le comportement des opérateurs physiques : les ventes des fonds, amplifiant le mouvement de repli des cours sur les marchés à terme, ont incité les agriculteurs français à se positionner lors des deux dernières semaines. La récente révision à la hausse des exportations russes n’a, en revanche, eu que peu d’effet sur le marché, selon le cabinet d'analyse, qui les voit à 35 Mt actuellement pour 2018/2019, contre 32 Mt en début de campagne.
Le rapport de l’USDA du 22 février à scruter
Le principal indicateur à scruter à très court terme est le prochain rapport de l’USDA sur les ventes extérieures états-uniennes, prévu pour ce vendredi 22 février à 14h30 (heure de Paris), estime Agritel. « Le shutdown a créé beaucoup d’incertitudes. Les données entre décembre et début janvier n’ont guère d’importance, le marché étant calme à cette période. En revanche, il est bien plus actif entre janvier et février », commente Michel Portier. Il s'agira donc de comparer les attentes des opérateurs, qui estiment les ventes extérieures US à 2-3 Mt entre le 3 janvier et le 14 février 2019, avec les chiffres officiels du département américain de l'agriculture. « Si les chiffres sont supérieurs aux attentes, le marché pourrait rebondir. Dans le cas contraire, il pourrait poursuivre son mouvement de baisse. »
Attention à l’évolution des cours du blé tendre en Russie
Les prix du blé tendre en Russie et la dynamique des exportations françaises seront bien sûr à surveiller jusqu’à la fin de la campagne. « Nous observons une baisse des prix Fob Russie en ce moment, mais les prix payés aux producteurs sont stables. Ainsi, les exportateurs Russes ont quelque peu bradé leurs marchandises, justifiant le récent recul des cours au départ des ports », indique Michel Portier. Ce dernier rappelle que l’offre russe s‘amenuise, et que le blé français est actuellement le plus compétitif dans le monde.
Les bonnes conditions de culture dans les pays exportateurs pèsent un peu sur les marchés, mais passent au second plan à très court terme par rapport aux chiffres de l’USDA, d’après Agritel. Michel Portier tient toutefois à rappeler que « si un évènement climatique survient, nous pourrions revoir nos scénarii. (…) En général, il ne se passe pas grand-chose sur la zone mer Noire à cette époque de l’année. En revanche, une sécheresse n’est pas à exclure en mai ».