Betteraves : une surface 2006 en retrait de 5 % sur l’an dernier
LES SEMIS de betteraves sucrières sont enfin terminés, avec une dizaine de jours de retard par rapport à la normale. Si l’on se réfère à la «date moyenne de réalisation des 50 % de semis», la moitiè des plantations était effectuée au 8 avril cette année, alors qu’en moyenne elle se situe au 28 mars. «Un retard important», commente la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Selon ses dernières estimations, ce sont 360.000 hectares de betterave sucrière qui ont été plantés cette année en France, soit une baisse globale de 5 % par rapport aux superficies 2005 (380.000 t). «Ce qui n’est pas dramatique», souligne la CGB. Il est vrai qu’avec la mise en application en 2006 de la nouvelle Organisation commune de marché relative au sucre (OCM Sucre), on aurait pu s’attendre à un repli plus marqué.
Une hétérogénéité fonction des politiques commerciales des sucriers
Les conséquences de ce nouveau Régime Sucre sont davantage perceptibles au niveau de la répartition de ces surfaces betteravières en fonction de leur utilisation finale. La sole réservée à la production de sucre s’affiche ainsi en repli de 18 %, passant de 342.000 ha en 2005 (280.000 t sous quota et 62.000 ha en hors quota) à 268.000 ha cette année (correspondant au seul “quota sucre”, la production “hors quota” ayant disparu avec la nouvelle réglementation européenne). Ce net recul profite aux débouchés non alimentaires, avec en premier lieu le bond exceptionnel des surfaces consacrées à la production de bioéthanol : +120 % pour atteindre 28.000 ha (contre 13.000 ha en 2005). Les superficies allouées à la production d’alcool —pour les industries de la parfumerie et de la pharmacie, entre autres— sont, quant à elles, doublées, avec 49.000 ha (contre 25.000 ha en 2005).
Reste que ces 5 % de repli des surfaces betteravières enregistré en 2006 est une moyenne nationale qui cache une grande disparité selon les groupes sucriers. Ceux, qui ont su prendre le train des biocarburants en route et/ou ont réussi à développer leur débouché industriel, ont pu préserver voire accroître leurs plantations au détriment de ceux qui n’en ont pas eu les moyens.