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Bâtiments d’élevage, déconstruire pour reconstruire
La rénovation du parc des élevages passe par la disparition d’anciens bâtiments aux performances dépassées. Or, qui dit déconstruction dit déchets dont certains contiennent de l’amiante. Les toitures et les parois des bâtiments construits avant 1997 comportent en effet du fibrociment. Il est considéré sans risque pour la santé humaine et l’environnement tant qu’il conserve son intégrité mais devient des déchets dangereux une fois ébréché ou broyé. Or, le traitement de ces déchets s’avère très couteux (100 €/t minimum) pour un investissement non productif, même si les autorisations d’exploiter prévoient la remise en état du lieu en fin d’exploitation.
De nombreux bâtiments agricoles, comme industriels d’ailleurs, sont donc abandonnés au risque, lorsqu’ils sont très dégradés, de libérer des particules toxiques. Ils consomment également de l’espace. Or, suite à plusieurs dossiers d’implantation qui n’ont pu aboutir, la Sarthe est justement en recherche de lieux pour construire des bâtiments d’élevages, notamment en volailles de chair ou de ponte.
L’initiative sarthoise pourrait être déclinée
Fort de ces multiples constats, le préfet de ce département a pris l’initiative de faire réduire les coûts de déconstruction en demandant à l’entreprise NCI du groupe Paprec, un barème avantageux justifié par la quantité de matériaux à traiter dans la durée. Son président, Jean-Luc Petithuguenin a proposé un tarif négocié collectivement avec la chambre d’agriculture et la Cafel (coopérative des fermiers de Loué). Pour un volume estimé à 3.000 t/an (quand sa décharge de Montmirail peut en gérer jusqu’à 100.000 t/an), l’entreprise con-sent ainsi une remise de 40 €/t.
Une démarche si novatrice que le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Stéphane Le Foll, est venu en personne signer la charte pour la déconstruction des bâtiments désaffectés en Sarthe samedi 20 avril dernier. Il a annoncé qu’il adresserait une circulaire à tous les préfets pour qu’ils mettent en place des mesures similaires dans tous les territoires.