Avec le redoux, les inquiétudes liées au manque d’eau refont surface en France et chez nos voisins
En février, le déficit pluviométrique en France s’avère très important, il atteint -80 % en moyenne, indique le ministère de l’Agriculture dans sa note mensuelle. Les précipitations enregistrées le mois dernier sont quasi inexistantes et, globalement, très largement inférieures aux normales de saison dans toutes les régions. Le déficit moyen atteint 52 % en Corse et 99 % dans le Sud-Est. Les précipitations cumulées depuis le 1er septembre 2011 sont nettement déficitaires à la seule exception des Pyrénées-Orientales qui demeurent en excédent. Avec l’absence de précipitations, le niveau des réserves utiles des sols en eau se dégrade. Il reste légèrement positif sur une grande partie du territoire, à l’exception, notamment, de la Corse, du Sud-Est et de la région Midi-Pyrénées qui sont très déficitaires par rapport aux normales. Le déficit s’accroît également en Alsace, en Auvergne, dans la région parisienne et à l’intérieur du Nord-Ouest.
La péninsule ibérique connaît aussi une importante sécheresse cet hiver, qui commence à affecter les cultures. En Espagne, les mois de décembre, janvier et février ont été les plus secs depuis les années quarante, selon l’Agence météorologique nationale. La pluviométrie serait quatre fois inférieure à la normale. Ces trois derniers mois, « les précipitations atteignent en moyenne 50 l par mètre carré alors qu’elles devraient être de l’ordre de 200 l », estime l’agence météorologique. Les cultures qui souffrent le plus sont les légumineuses, les céréales et les prairies, indiquent les organisations professionnelles. Même constat au Portugal qui a enregistré au mois de février son plus bas niveau de précipitations depuis 1931. L’ensemble de son territoire continental est désormais confronté à une sécheresse « sévère » ou « extrême », a indiqué jeudi l’institut de météorologie portugais.
En Angleterre, l’Est et le Sud-Est ont été déclarés en état de sécheresse après deux hivers secs consécutifs et des précipitations bien en dessous de la moyenne. Certaines régions ont un déficit hydrique de 50 à 75 % depuis septembre dernier. Les niveaux des cours d’eau et des nappes phréatiques sont particulièrement bas pour cette période de l’année, et les sols très secs. Selon l’agence de l’Environnement, même de fortes pluies ne pourront pas inverser la tendance.