Actualité de la semaine
International
OMC
nouveau constat d’échec
Vendredi 29 juillet se terminait une réunion à Genève où les 148 membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devait rédiger l’é-bauche d’un accord mondial de libéralisation du commerce. «Nous avons des ennuis», a reconnu la responsable des pourparlers, Amina Mohamed. Le rendez-vous s’est finalement soldé par l’établissement d’un bilan de l’état des négociations qui trouvent leur blocage dans l’agriculture. L’Europe avait demandé jeudi, à ce sujet, que les Etats-Unis facent le premier pas vers une baisse des subventions agricoles. Rob Portman, le représentant américain pour le commerce, a estimé «qu’une telle idée serait difficile à vendre à Washington» puisque les aides européennes atteignent le triple de celles des Etats-Unis. «Ceux qui ont les subventions les plus élevées doivent le plus les réduire», a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’ambassadeur de Nouvelle-Zélande auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Crawford Falconer, a été désigné le 29 juillet à la tête du comité des négociations agricoles, en remplacement de son compatriote Tim Groser. Ce dernier a opté pour une carrière politique à la faveur des prochaines élections générales en Nouvelle-Zélande et a donc dû quitter son poste d’ambassadeur. Crawford Falconer, 51 ans, était le principal négociateur de son pays pour les questions commerciales. La Nouvelle-Zélande fait partie du groupe de Cairns, qui réunit les pays partisans du libre-échange en matière agricole.
Russie/céréales
niveau de récolte comparable à 2004
La Russie devrait récolter 76 à 78 millions de tonnes de céréales en 2005, d’un niveau comparable à 2004 (78 Mt), selon le ministre de l’Agriculture russe, Alexeï Gordeev. Cette prévision sera affinée après examen des récoltes attendues en Sibérie et dans la région de la Volga «qui sont traditionnellement les plus dépendantes des conditions météorologiques», a précisé le ministre. Le gouvernement russe devrait intervenir sur le marché des céréales au cours des dix derniers jours d’août «pour défendre les intérêts des producteurs de céréales» et maintenir un niveau de prix optimal, a poursuivi le ministre.
Effet de serre
accord entre les Etats-Unis et 5 états
Les Etats-Unis, l’Australie, la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du sud ont annoncé le 28 juillet avoir conclu un accord sur la réduction de l’émission des gaz à effets de serre. Les six pays ont l’intention de travailler ensemble à la diffusion de technologies pour promouvoir «la croissance économique tout en permettant une réduction significative de l’intensité des gaz à effets de serre». Le texte est non contraignant et ne comprend aucun calendrier. Les domaines de l’accord vont d’un charbon propre à l’énergie nucléaire civile en passant par l’énergie éolienne et solaire. Les six pays entendent créer «un contexte favorable pour le développement, la diffusion, le déploiement et le transfert de pratiques et technologies rentables et plus propres, existantes ou à venir». Les pays signataires assurent que ce texte ne vise pas à remplacer le protocole de Kyoto (que les Etats-Unis ont rejeté et qui est entré en vigueur cette année), mais à le «compléter». Les signataires représentent près de 50 % des émissions de gaz à effets de serre dans le monde.
Union européenne
OGM
l’Espagne se dote d’une réglementation
L’Espagne vient de publier un décret royal destiné à organiser la coexistence des cultures transgéniques avec les cultures conventionnelles et biologiques. Ce texte fixe les obligations auxquelles devra se conformer chaque agriculteur souhaitant cultiver des variétés OGM. Le producteur est notamment tenu d’informer —un mois avant le semis— la région autonome et ses propres voisins de son intention de cultiver des OGM. Il devra également informer par écrit l’acheteur de la récolte de l’espèce et de la variété cultivée, ainsi que de la modification génétique. Un régime spécifique est établi pour la culture du maïs : une distance de sécurité d’au moins 50 mètres entre la culture OGM et celle non-OGM ; une zone tampon d’au moins 4 rangées de maïs conventionnel ; et le maintien de 20 % de la parcelle en maïs conventionnel pour retarder l’apparition d’insectes résistants (dans le cas de maïs OGM résistant à la pyrale).
Produits laitiers
restitutions pour l’avitaillement
Le comité de gestion Lait et Produits laitiers a rétabli le 28 juillet les restitutions pour l’avitaillement en produits laitiers. L’avitaillement est une opération qui consiste à fournir des denrées aux navires, aux avions ou à des forces armées. Lors du comité du 16 juin dernier, la Commission européenne avait décidé de supprimer les subventions pour les produits laitiers frais livrés aux bases américaines en Europe, compte tenu de la faiblesse des volumes concernés. L’avitaillement des navires, des avions, des bateaux de croisières et des plateformes pétrolières avait aussi été supprimé. Or, des entreprises françaises de fourniture de produits laitiers ne pouvaient plus honorer leur contrat en raison de la perte de ces restitutions. La France a demandé le rétablissement de ces subventions, appuyée par d’autres Etats membres. Le ministère de l’Agriculture se félicite de cette décision dans un communiqué daté du 29 juillet.
France
Colza/récolte 2005
une excellente année
Les responsables de la collecte des coopératives et négoces ne tarissent pas d’éloge : «c’est la meilleure récolte de colza que l’on a jamais vue», considère Denis Courzadet, directeur Collecte d’Epis Centre. «Les rendements sont 20 % supérieurs à la moyenne habituelle», se réjouit Hubert Mauffroy, responsable Collecte chez Soufflet Agriculture. En Brie-Champagne, le rendement moyen devrait se situer autour de 40 q/ha. On parle de 40 à 45 q/ha de moyenne dans la Beauce. Les régions plus au Sud affichent aussi de très bons résultats : par exemple 37 q/ha de moyenne en Charente-Maritime et le même niveau en Pays-de-Loire. «C’est de bon augure pour le développement des biocarburants», souligne Christophe Vinet, responsable Céréales à la Cavac (Vendée).
IAA/bilan 2004
nette reprise des exportations
Le chiffre d’affaires des entreprises agroalimentaires de 20 salariés et plus a progressé de 2,1% en 2004, grâce à une demande intérieure stable, mais surtout grâce à une reprise des exportations (+3,8%), qui ont bénéficié du contexte international très dynamique, indique l’enquête annuelle du ministère de l’Agriculture sur les industries agroalimentaires (IAA). Les exportations de produits oléagineux transformés et de dérivés des céréales (y compris amidon) ont été tirées notamment par la demande chinoise. Par contre l’emploi (-1,3 %) et l’investissement (-1,0 %) restent orientés à la baisse. Pour la première fois depuis 1995, l’emploi salarié a fléchi, avec une baisse marquée dans l’industrie laitière et l’abattage de volailles.
OGM
rejet d’une demande de suspension d’essai
Le tribunal administratif de Toulouse a rejeté le 27 juillet la demande faite par trois associations et la Confédération paysanne de suspendre six essais OGM. Menés en Haute-Garonne et en Tarn-et-Garonne par la société Pioneer Génétique basée à Aussonne, près de Toulouse, ces essais avaient été autorisés le 27 avril par le ministère de l’Agriculture. Dans son jugement, le tribunal estime que s’il est vrai que «la directive européenne 2001/18 (relative aux essais OGM) n’a pas été transposée en droit interne», alors que le délai pour le faire était fixé à octobre 2002, l’administration a suivi «une procédure compatible avec ladite directive». La société Pioneer s’est félicitée de ce jugement, ainsi que les organisations professionnelles des semences (CFS, Gnis) et de la protection des plantes (UIPP). Le même jour, le Collectif des faucheurs volontaires a revendiqué la destruction d’une parcelle de maïs transgénique dans la nuit du 18 au 19 juillet à Beaulieu (Puy-de-Dôme), ainsi que de trois autres parcelles le 7 juillet à Neuville-aux-Bois et Greneville-en-Bauce (Loiret), et le 14 juillet à Menville (Haute-Garonne).
Criquet/Aveyron
200.000 ha touchés par le spécimen italien
Selon le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), la zone géographique touchée par l’infestation de criquets en Aveyeron-Sud couvre 15.000 à 20.000 ha, si-tuée entre Saint-Rome-de-Tarn et Brousse-le-Château. Une telle infestation a déjà eu lieu en 1987. Les cultures les plus touchées sont la luzerne et les graminées fourragères, déjà fortement affectées par la sécheresse. Les scientifiques ont identifié l’individu : c’est le criquet italien ou Calliptamus italicus. Il s’agit de foyers locaux et non d’une colonisation par des criquets adultes venant de l’extérieur. On recensait, à la mi-juillet 10 à 20 individus au m2. La population devrait se stabiliser, puis disparaître vers septembre ou octobre prochain. Le Cirad précise qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser des insecticides en 2005, mais plutôt en préventif vers la fin mai 2006. Il est aussi nécessaire de mettre en place un réseau de surveillance de l’insecte dans ce secteur.