Actualité de la semaine
International
Argentine/foncier : hausse des prix
L’augmentation que connaissent les prix des terres cultivables de la Pampa (Argentine) atteint 20% depuis le début de l’année. Certaines se négocient jusqu’à 6.000 $/ha. Pour les investisseurs, qui voient ici l’option la plus sûre de placements, la banque n’offre pas suffisamment de garantie et les rendements du système financier sont plus faibles que ce que rapportent les locations.
Union européenne
OGM/maïs : feu vert au MON 863
La Commission européenne a autorisé, le 8 août, la mise sur le marché d’un maïs OGM de Monsanto résistant à la chrysomèle. L’autorisation d’importation n’est accordée que pour l’alimentation du bétail, et non pour sa culture ni pour l’alimentation humaine. Malgré une évaluation des risques, de nombreux Etats membres ont émis des réserves notamment quant à son pouvoir allergène, sa toxicité, ses caractéristiques moléculaires et suite à l’observation de malformation chez des rats exposés à cette variété.
France
Phytosanitaire : le MDRGF persiste
Le MDRGF (Mouvement pour le droit et le respect des générations futures) ne s’avoue pas vaincu : il a l’intention d’assigner à nouveau l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes) devant le juge des référés. Pourtant, le 5 juillet 2005, la cour d’appel de Rennes a rejeté sa demande d’obtenir la suppression de la campagne publicitaire de l’UIPP. Le MDRGF rappelle que, suite à son action, l’UIPP a modifié le message de son site internet, en supprimant toutes les pages évoquant l’agriculture biologique, puis, juste avant l’audience du 5 juillet, a modifié le contenu du message de la publicité. Ces modifications constituent «un aveu du caractère illicite de la campagne publicitaire engagée», considère le MDRGF. Pour le débouter, la Cour d’appel a considéré que François Veillerette, président du Mouvement, «ne rapportait pas la preuve qu’il était régulièrement mandaté par son conseil d’administration pour agir en justice», alors que, selon le Mouvement, la justice possédait les pièces et le premier juge les avait validées. Le MDRGF veut aussi lancer d’autres actions judiciaires, notamment sur la situation de la Martinique et la Guadeloupe.
Phytosanitaire : hausse de 43% des contrôle par les SRPV
Selon un bilan de la DGAL (Direction générale de l’alimentation du ministère de l’Agriculture), les services régionaux de la protection des végétaux (SRPV) ont réalisé 4.786 contrôles de la mise sur le marché et de l’utilisation des intrants (produits phytosanitaires, engrais) en 2004. Le nombre de contrôles a ainsi progressé de 43% par rapport à 2003. Il a quasiment été multiplié par dix par rapport à 2000, où seulement 563 contrôles étaient réalisés. S’il est logique que l’augmentation du nombre de contrôles entraîne un accroissement des constatations d’infractions, force est de constater que le nombre de rappels à la loi en 2004 est largement supérieur à celui des années précédentes. Les Draf/SRPV ont constaté 3.874 infractions et rédigé 2.679 rappels à la loi, ce qui correspond à une augmentation de près de 87% par rapport à 2003. Cependant, le nombre de procès-verbaux transmis en 2003 aux procureurs de la République est en diminution de 16%, la gravité des infractions étant moindre qu’en 2003. Les régions les plus contrôlées sont Midi-Pyrénées, Bretagne, Rhônes-Alpes, Aquitaine et Pays-de-Loire.
Oléagineux : l’Onidol va inciter à planter du colza
Au regard des bons résultats du colza depuis deux ans et de la hausse progressive de la demande en huile de colza dans le cadre du plan biocarburant, Jacques Siret, président de l’Onidol, l’interprofession des oléagineux, incite, dans un communiqué du 3 août, les agriculteurs français à «conforter ou accroître légèrement la place du colza dans leur assolement». Il rappelle qu’en souscrivant un contrat de culture de colza sur jachère, les agriculteurs peuvent contourner l’obligation de jachère et de bandes enherbées en dehors des bordures de cours d’eau.
Au delà, ils peuvent souscrire un contrat au titre de l’aide aux cultures énergétiques (ACE, ouvrant droit à un paiement complémentaire de 45 euros par hectare), «d’autant plus que la filière française a aujourd’hui intérêt à se constituer des références dans le cadre de la superficie maximale garantie limitée à 1,5 million d’hectares au niveau européen», insiste le président Jacques Siret.
OGM/maïs : 3 parcelles détruites
Une parcelle de maïs détruite le 2 août après-midi à Neschers, et deux parcelles de maïs détruites dans la nuit du 1er au 2 août à Issoire et au Broc. Tel est le bilan des destructions d’expérimentation OGM depuis le début du mois dans le Puy-de-Dôme. «Aucune production de substance pharmaceutique en plein champ ne peut être parfaitement étanche», déclarent les faucheurs volontaires pour.justifier leur action. La coopérative Limagrain, qui encadre des essais OGM réalisés pour le compte de Biogemma et de Meristem Therapeutics, demande pour sa part que José Bové et les responsables qui incitent aux destructions de parcelles soient poursuivis «pour en finir avec ce vandalisme qui affaiblit gravement la recherche française».
Le gouvernement condamne ces actions et rapelle son soutien aux chercheurs et agriculteurs victimes de ces destructions. «Le parquet a été saisi et une enquête est en cours afin d’identifier les auteurs et de les traduire en justice», indique un communiqué conjoint des ministères de l’Agriculture, de la Santé, de l’Ecologie et de la Recherche après la destruction d’essais OGM dans le Tarn et le Puy-de-Dôme. Selon les quatre ministères, «ces actes de vandalisme […] font obstacle à des années de recherche dans le domaine en faveur du traitement de la mucoviscidose et de certains cancers».
Sécheresse : UFC-Que choisir critique les agences de l’eau
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé, le 9 août, les politiques des agences de l’eau, qui appliquent des taxes plus faibles à l’irrigation dans les régions qui souffrent le plus de la sécheresse, comme le Midi-Pyrénées, l’Aquitaine, le Poitou-Charentes et les Pays-de-la-Loire. «Plus le risque de sécheresse dû à l’irrigation est important, et plus la taxation de l’irrigation est faible», souligne Alain Bazot, président de l’association. «L’agence de l’eau Adour-Garonne, la plus concernée par la sécheresse, taxe l’irrigation à hauteur de 0,23 centime au m3 alors que les agences de l’eau Artois-Picardie, Rhin-Meuse et Seine-Normandie, peu ou pas touchées par la sécheresse, taxent autour de 1,14 à 1,50 centime par m3», explique François Carlier, chargé de mission environ- nement à l’UFC. Ce dernier n’hésite pas à parler de «gestion archaïque de l’eau» et dénonce «les systèmes locaux ménageant certaines catégories de personnes».
Sécheresse : l’AGPM défend les irrigants
«Le monde agricole est le premier touché par la sécheresse, qui entraîne une baisse des revenus», a lancé Claude Lacadée, directeur adjoint de l’AGPM, suite aux mises en cause de l’UFC-Que Choisir, sur le rôle négatif de l’agriculture dans les problèmes actuels de sécheresse en France. «Jusqu’à nouvel ordre, l’irrigation dans le Sud ne posait pas de problème. Ce n’est pas elle qui a entraîné les problèmes actuels de sécheresse», insiste-t-il. Selon lui, «il n’y a pas d’aides particulières à l’irrigation, les subventions sont calculées sur les rendements historiques». «Nous sommes bien sûr favorables à la mise en place de retenues collinaires ou de réserves bâchées pour permettre de récupérer l’eau de pluie durant l’hiver. Nous attendons pour cela l’aval du ministère», a-t-il par ailleurs indiqué.
Le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer estimait le 9 août sur RMC que «l’irrigation n’avait pas explosé», rappelant que seulement 5,7% des terres agricoles cultivées en France étaient irriguées (soit 1,6 M ha) par des systèmes artificiels.
Fourrages : une situation «tendue dans certaines zones»
«Si la situation est moins préoccupante qu’en 2003, elle peut être tendue dans certaines zones» en matière de fourrage, a indiqué le ministère de l’Agriculture le 4 août, à l’issue de la réunion du comité de suivi de la sécheresse. Le ministère précise qu’il a demandé à Bruxelles d’autoriser l’ensemble des départements français (contre 77 actuellement) à utiliser les parcelles mises en jachère pour nourrir les troupeaux. Organisant un point presse à l’issue du comité de suivi, la Confédération paysanne a pour sa part appelé à déclencher le Fonds national de garantie des calamités agricoles là où la situation devient critique en terme de fourrage : Cantal, Haute-Loire, Aveyron, Cévennes… Pour le syndicat, il faut donner la priorité aux éleveurs en matière d’accès à l’eau, et non aux producteurs de maïs «qui sont subventionnés». Au dire du syndicat, 25 départements réfléchiraient actuellement à la possibilité d’enclencher la procédure des calamités agricoles, pour tout ou partie de leur territoire. A la date du 4 août, 66 départements avaient pris des mesures de restriction des usages de l’eau. Le Nord, l’Yonne, l’Allier et la Corrèze sont les derniers à avoir rejoint la liste.