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Actualité de la semaine

International

OMC : la Commission persiste

Peter Mandelson persiste et signe. En livrant, le vendredi 28 octobre, une nouvelle proposition de négociations pour le cycle de Doha, le Commissaire européen au commerce n’a pas semblé ému par les mises en garde répétées de la France et de ses alliés. Avec une baisse moyenne des droits de douane estimée à 46 %, cette offre est en effet quelque peu «jusqu’au boutiste» par rapport au mandat qui lui a été confié : tant en ce qui concerne le volet «accès aux marchés», c’est-à-dire celui qui concerne le régime des droits de douane, qu’en ce qui concerne les subventions à l’exportation. Les propos tenus la veille par Jacques Chirac lors du sommet européen («la France se réserve le droit de ne pas approuver à Hong Kong» un accord «qui remettrait en cause la Pac réformée») n’ont donc pas fait varier Peter Mandelson, soutenu par la Commission européenne. Selon celle-ci, ces nouvelles propositions impliquent la baisse «la plus importante» jamais consentie par l’UE, de ses droits de douanes sur les produits agricoles, conditionnée toutefois à des concessions des partenaires de l’UE. «Les réductions tarifaires proposées vont au-delà de la première offre de l’UE et bien plus loin que les réductions obtenues pendant l’Uruguay Round», a affirmé Bruxelles dans un communiqué.

OMC : «une offre sérieuse» pour Pascal Lamy

Selon Pascal Lamy, le directeur général de l’OMC qui s’exprimait le 29 octobre sur LCI, la proposition de l’Union européenne à l’OMC est une «offre sérieuse qui mérite une discussion sérieuse». Il faisait référence à la baisse des tarifs douaniers proposée qui peut se «comparer à ce que les Américains ont dit qu’ils étaient prêts à faire» en matière de subventions à leur agriculture. Pascal Lamy a aussi affirmé que les Européens avaient une «marge de manœuvre sans remettre en cause la Pac». «Les Européens et les Américains sont en train de bouger sur les questions agricoles, c’est une très bonne nouvelle pour les pays en voie de développement», a affirmé Pascal Lamy, «cela permet de débloquer le reste de la négociation». Quant à une éventuelle annulation de la réunion de Hong Kong, «l’hypothèse d’un report n’est pas considérée», a-t-il dit. Par ailleurs, le négociateur de l'OMC pour l'Agriculture, Crawford Falconer, a estimé que les négociations vont dans le mur après la proposition de baisse des droits de douane de l'Union européenne qui n'a pas suscité de consensus.

OMC : déceptions du Brésil et du Canada

Après les États Unis, c’est au tour du Canada et du Brésil d’affirmer qu’ils ont été déçus par les nouvelles offres européennes dans le cadre des négociations du cycle de Doha. «Le Canada est très déçu par la proposition de l’UE et estime qu’il faut déployer beaucoup plus d’efforts pour faire avancer les négociations. Les mesures proposées sont nettement insuffisantes» ont indiqué le 28 octobre, Jim Peterson et Andy Mitchell, respectivement ministres du Commerce international et de l’Agriculture canadiens. «Il ne fait pas de doute que l’UE a fait un pas en avant, surtout en matière de réductions de droits de douane», a déclaré le même jour, le chef de la diplomatie brésilienne Celso Amorim. «c’est un pas en avant mais limité», a-t-il ajouté. «J’ai quelques doutes quant à l’issue des négociations compte tenu de la distance extrême entre la position de l’UE et celle des Etats-Unis», a déclaré de son côté Gianfranco Fini, le ministre italien des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie finlandaise Erkki Tuomioja a de son côté fait part de sa crainte que la proposition de Bruxelles ne pèse dans les négociations sur les perspectives financières de l’UE, les questions agricoles y jouant un rôle déterminant.

France

OMC : mandat «outrepassé» pour l’AGPB

Dans un communiqué diffusé le 28 octobre, les organisations de producteurs de blé (AGPB) et de maïs (AGPM) réagissent vivement aux nouvelles propositions de l’Union européenne dans le cadre des négociations à l’OMC. «Les commissaires chargés de la négociation ont largement outrepassé leur mandat», estime le communiqué . Pour les céréaliers, «proposer d’abaisser de 50 % les droits de douane pour les céréales tandis que d’autres ne montrent aucune intention réelle de renoncer à leur politique de dumping, c’est accepter d’importer massivement des marchandises que l’Europe est naturellement bien placée pour produire». De nombreuses exploitations «pourtant intrinsèquement compétitives ne pourraient y résister», conclut le communiqué.

OMC : Lemétayer envisage une manifestation

Le président de la FNSEA a évoqué, au micro de France Inter le 30 octobre, le principe d’une manifestation «à Bruxelles ou à Strasbourg» afin de s’opposer aux concessions annoncées le 28 octobre par Peter Mandelson dans le cadre des négociations à l’OMC. «Il faut que les agriculteurs se mobilisent mais cela ne peut pas être que les agriculteurs français. C’est un dossier qui concerne les 25 États membres», déclarait Jean-Michel Lemétayer. Si le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, «persiste et si […] les Américains ne présentent pas les efforts qu’ils doivent faire eux-mêmes dans cette négociation, je pense qu’il faut que les millions de paysans européens se mobilisent et, s’il le faut, se rassemblent pour montrer qu’ils n’acceptent pas la direction dans laquelle on veut les entraîner», a-t-il ajouté. En ce qui concerne la grippe aviaire, le président de la FNSEA a demandé aux pouvoirs publics de rassurer le consommateur pour éviter des méventes qui représenteraient «une terrible catastrophe au moment des Fêtes» de fin d’année.

OMC : «une provocation» pour les JA

Cette nouvelle proposition est une «véritable provocation» qui «fait peser une très lourde menace sur la Pac» estiment les Jeunes agriculteurs dans un communiqué diffusé quelques heures après l’initiative de la Commission. De manière plus globale, les Jeunes Agriculteurs «constatent que la négociation est totalement déséquilibrée : rien n’avance sur des sujets comme les services ou les produits manufacturés ; des pays comme les Etats-Unis ou le Brésil ne bougent pas d’un iota, et seule la Pac se retrouve dans la ligne de mire de la négociation». Les JA demandent en conséquence au Président de la République de «rejeter clairement» cette nouvelle offre.

OMC : un accord est «impératif» selon le Medef

Un succès des négociations en cours à l’OMC «est impératif pour la France et l’Europe», juge le Medef, qui estime indispensable que les négociations progressent «de façon équilibrée et simultanée sur l’ensemble des volets», dans un communiqué. Pour Manuel Gomez, président de la commission internationale du Medef cité par le communiqué, «à ce stade particulièrement délicat des négociations, le succès de la prochaine étape, la réunion ministérielle de Hong Kong (13 au 18 décembre), est déterminant pour les exportations françaises, dont l’industrie et les services représentent respectivement 85 % et 12 % en 2004».

Grippe aviaire : demande d’«un dispositif d’aide»

Dans un communiqué diffusé le 28 octobre, les industriels adhérents de la FIA (Fédération de l’industrie avicole) demandent qu’une «intervention forte» soit menée pour les entreprises «frappées par une baisse significative de la consommation de leurs produits». La FIA demande principalement : le report des différentes (taxe professionnelle, impôts locaux, taxe d’abattage/équarrissage) ; le report du paiement des charges sociales ; la mise en place d’un financement du chômage partiel. À cela s’ajouteraient des mesures de gestion du marché comme le stockage des produits suivi par des opérations d’écoulement des viandes «en favorisant par exemple l’aide alimentaire».

Grippe aviaire : doublement de l’enveloppe pour les comités

Le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau devrait doubler l’enveloppe allouée l’année dernière aux comités de filières. Cette annonce, faite lors du congrès de la Fédération nationale bétail et viandes (FNCBV) à Nancy le 28 octobre, a été saluée par tous les congressistes. 1,5 million d’euros devraient donc être à nouveau débloqués cette année pour ces comités chargés de mieux organiser l’offre de viande par rapport à la demande. En revanche, le ministre n’a pas vraiment répondu sur «les caisses de régulation» que souhaitait mettre en place la FNCBV pour permettre aux agriculteurs d’investir dans l’engraissement. Il faut attendre l’avis de Bruxelles sur le mémorandum français, pour voir si le financement public de ces «caisses» est eurocompatible, a-t-il laissé sous-entendre. Réponse espérée d’ici la fin de l’année.

Viande Leclerc : «95% des clients ont été repérés»

Environ 95% des personnes ayant acheté des steaks hachés surgelés à l'origine d'une série d'intoxications alimentaires (bactérie escherichia Coli) dans 19 départements du sud-ouest de la France ont été repérées.

Environ 13.000 paquets restent à récupérer, selon Michel-Edouard Leclerc, président des supermarchés E. Leclerc. Ce dernier a mis en cause, le 31 octobre, le fournisseur de viandes, «l’une des plus grosses sociétés françaises, Soviba». Elle a eu selon lui, «manifestement un défaut dans le processus de découpage et d'abattage».

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