Actualité de la semaine
International
OMC : des progrès auraient été faits à Rio
Les discussions tenues le 1 er avril à Rio entre les négociateurs des Etats-Unis, de l’UE et du Brésil auraient permis de faire avancer les négociations pour définir les grandes lignes d’un accord sur le cycle de Doha d’ici le 30 avril au sein de l’OMC. Tel est l’avis de la majorité des participants à la session. «Nous sommes maintenant plus près les uns des autres» pour arriver à un accord sur le commerce international, a déclaré le représentant américain pour le Commerce, Rob Portman. «Il y a une possibilité d’arriver à un accord d’ici fin avril. Nous n’avons pas les contours d’un accord mais nous n’avons pas non plus une page blanche», a précisé le commissaire européen Peter Mandelson. «La rencontre a été positive», a souligné le chef de la diplomatie brésilienne Celso Amorim. Selon lui, les thèmes des soutiens intérieurs, de l’accès aux marchés en agriculture, de l’accès aux produits non agricoles et le cycle de Doha en général ont été débattus de façon «ample et franche».
Etats-Unis/surfaces : recul du maïs, hausse du blé et du soja
Les Etats-Unis devraient implanter 31,6 Mha de maïs en 2006/2007, soit une baisse attendue de 5 % par rapport à la campagne en cours, selon le département de l’Agriculture américain (USDA) dans ses estimations annuelles.
En revanche, les surfaces de soja devraient augmenter de 7 %, pour se situer à 31,1 Mha. En blé, les semis d’hiver (hard, soft, white) seraient en hausse de 2 % à 16,8 Mha, les semis de printemps (spring) seraient en recul de 1 % (à 5,6 Mha), et enfin les surfaces de blé dur (durum) seraient en net recul de 34 % pour ne couvrir que 740.000 ha. Par ailleurs, l’USDA a indiqué que les stocks américains de maïs et de graines de soja sont en hausse, respectivement de 3 % et 21 % au 1 er mars 2006 comparé à la même date en 2005. Les stocks de blés sont quasiment stables à -1 %.
Argentine/export : le blé en perte de vitesse
L’Argentine a exporté 5,58 Mt de blé à la date du 31 mars contre 8,35 Mt l’an dernier à la même période, selon le secrétariat argentin à l’Agriculture. Affecté par un temps trop sec, l’Argentine a engrangé cette année 12,1 Mt de blé contre 16 Mt l’an dernier.
Les exportations chuteraient à 7 Mt contre 11,8 Mt, selon le dernier rapport du département américain de l’Agriculture (USDA). En 2005/2006, l’Argentine est passée au 6e rang des exportateurs mondiaux (5 e la campagne précédente) derrière les Etats-Unis, l’Australie, le Canada, l’UE et la Russie.
Union européenne
Grippe aviaire/aide : procédure d’urgence votée
Mardi 4 avril, les eurodéputés ont voté favorablement à la procédure d’urgence choisie par la Commission européenne pour modifier l’OCM œufs et volaille. Ils ont ainsi ouvert la voie à l’adoption, le 6 avril, du règlement qui doit permettre à l’UE de débloquer une aide exceptionnelle pour la filière avicole. Ensuite, le texte sera validé par les ministres de l’Agriculture, le 25 avril.
D’ici là, Bruxelles va s’entendre avec les Etats membres sur les modalités d’application du nouveau règlement. Une décision de la Commission doit être prise pour chaque pays qui formulera une demande de cofinancement. «Casser» des œufs chez les accouveurs et augmenter les durées de vide sanitaire chez les producteurs sont les deux voies privilégiées.
La Commission reste réservée sur l’octroi d’aides au stockage privé, même si elle s’interroge sur la démarche à suivre pour régler le problème des stocks de volailles congelées pesant sur le marché. Cette question sera abordée le 7 avril en comité de gestion.
Espagne/OGM : des cultures mal maîtrisées
Dans un rapport paru le 4 avril, les organisations agricoles “l’Assemblea pagesa de Catalunya” et la “Plataforma transgènics Fora !”, avec Greenpeace, font le point sur les cultures transgéniques en Espagne. Le maïs génétiquement modifié atteindrait 42 % des surfaces cultivées en maïs en Catalogne et environ 50 % en Aragon. Le maïs Bt 176, interdit, serait également cultivé. Le registre des cultures imposé par la directive 2001/18/CE n’a pas été rendu public, selon le rapport. L’augmentation des cas de contaminations montre que «les systèmes de séparation, de traçabilité et d’étiquetage ne fonctionnent pas» et qu’«il est impossible d’éviter la contamination des autres cultures», conclut le rapport.
Prenant l’exemple de l’Espagne, les organisations en déduisent que «les gouvernements ne sont pas en mesure de d’empêcher la commercialisation et les cultures illégales d’OGM».
France
Grippe aviaire : 5 cygnes atteints du virus H5N1 dans l’Ain
Cinq nouveaux cas de grippe aviaire hautement pathogène ont été identifiés sur des cygnes, en bordure d’étangs de la Dombes dans l’Ain, a annoncé le 30 mars dernier la préfecture de l’Ain.
Ces nouveaux cas ne modifient pas la délimitation des zones de protection et de surveillance, précise la préfecture, les cygnes ayant été ramassés dans des étangs où avaient déjà été trouvés auparavant des oiseaux infectés.
Grippe aviaire : le retour des oiseaux migrateurs en question
«Plus il fera chaud et moins le virus survivra. C’est pourquoi je ne crois pas à une contamination du virus en France par le retour des oiseaux migrateurs», a déclaré le 3 avril Jeanne Brugère-Picoux, spécialiste du bétail et des animaux de basse-cour à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, lors d’un débat sur la grippe aviaire organisé à Paris par l’Association française des journalistes agricoles (Afja). Jacqueline Duncat, membre du conseil général vétérinaire au ministère de l’Agriculture a précisé qu’aucun oiseau sauvage n’avait pour l’heure été détecté positif en Afrique dans le cadre du programme de surveillance mis en place.
Christian Marinov, directeur de la Confédération française de l’aviculture (CFA), a pour sa part chiffré à 200 ME les pertes enregistrées par la filière française depuis le début de la crise. Interrogé sur l’avenir des modes d’élevage en plein air, le porte-parole de la CFA a insisté sur la nécessité de trouver des «solutions intelligentes» permettant à la fois de renforcer les mesures de prévention et de précaution, tout en laissant sortir les animaux.
AGPM : «il devrait être interdit d’interdire d’irriguer»
Dans son numéro d’AGPM-info d’avril, l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) considère que la pluviométrie de mars a fait suffisamment remonter le niveau des cours d’eau et des nappes. La situation est globalement plus favorable que l’an dernier à pareille époque. C’est pourquoi le syndicat des maïsiculteurs considère que l’administration devrait reconsidérer sa position vis-à-vis de l’irrigation. «Il devrait être interdit d’interdire… d’irriguer !», considère l’AGPM.
Par ailleurs, l’Association précise que l’arrêté contre la pyrale du maïs publié le 16 février, imposant la suspension de la monoculture de maïs dans un rayon de 40 km autour des foyers existants, «va avoir un impact économique parfois dramatique» sur certaines exploitations. C’est pourquoi elle demande une indemnisation pour ces producteurs. Sur l’ensemble du périmètre concerné en Ile-de-France et les régions limitrophes, les surfaces en maïs sont environ de 50.000 ha dont 8.400 ha sont en monoculture.
Eau/zones polluées : il faut changer les modes de production
Le recours à l’agriculture biologique ou à des techniques de production alternatives sera nécessaire pour reconquérir la qualité de l’eau dans les territoires soumis à d’importantes pollutions d’origine agricole, a déclaré Jean-Paul Nobécourt, président du Corpen (Comité d’orientation pour les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement), lors d’un colloque parlementaire sur l’eau organisé le 4 avril à Paris. Sans citer les zones géographiques concernées, le président du Corpen a expliqué que des changements de modes de production devront s’imposer car «nous sommes un peu au bout des méthodes actuelles». Les zones de captage d’eau potable et les zones sensibles sont particulièrement visées.
Lors des débats, Jean-Charles Bocquet (Union des industries de la protection des plantes) et Gilles Poidevin (Union des industries de la fertilisation) ont, pour leur part, souligné les efforts réalisés par les professionnels pour réduire la pollution des eaux et se sont dit confiants pour les prochaines années. Par ailleurs, les parlementaires présents n’ont pas caché leur inquiétude de voir l’examen du projet de loi sur l’eau à l’Assemblée nationale reporté à la mi-mai, «voire un peu plus tard».