Aller au contenu principal

« La restructuration du bloc naissage de mon élevage de porcs a été axée sur le confort de travail »

Gaëtan Bernard s’est installé sur l’exploitation familiale en développant l’atelier porc et en investissant dans un bloc naissage, priorisant les conditions de travail, le bien-être animal et l’impact environnemental.

Au Gaec Bernard, va bientôt s’achever une phase de travaux intenses, avec la construction d’une maternité liberté, d’un bâtiment de post-sevrage, de bâtiments d’engraissement et l’extension de la fabrique d’aliment. En passant de 150 à 340 truies productives, l’élevage de porcs, situé à Mellac dans le Finistère, a été entièrement restructuré. Ce projet de longue haleine a été réalisé dans le cadre de l’installation en 2022 de Gaëtan Bernard sur l’exploitation de ses parents, Sophie et Gildas, qu’il a rejoint en 2014 en tant que salarié.

 

 
La dimension environnementale a été largement prise en compte dans les choix d’équipement de l’élevage.
La dimension environnementale a été largement prise en compte dans les choix d’équipement de l’élevage. © A. Puybasset

Le projet, mené avec les différents services du groupement Cooperl (bâtiment, environnement, technique et économique), aboutit à un ensemble très cohérent et optimisé, en termes de biosécurité (totale marche en avant), de temps de travail et de prise en compte des attentes sociétales de bien-être et de préservation de l’environnement.

Plutôt qu’un agrandissement des structures existantes, les associés ont fait le choix d’investir dans une maternité neuve. « C’est surtout là où il y a de la performance technique à chercher et où l’on passe le plus de temps, justifie Gaëtan. Nous investissons pour les 20 prochaines années et nous avons donné priorité au confort et au temps de travail. »

 

 
Les couloirs situés du côté des nids sont abaissés de 30 cm, permettant de travailler à hauteur d’homme lors des soins des porcelets.
Les couloirs situés du côté des nids sont abaissés de 30 cm, permettant de travailler à hauteur d’homme lors des soins des porcelets. © A. Puybasset

Concilier le bien-être des animaux et des éleveurs

La maternité de l’élevage, avec une conduite en 4 bandes, est composée d’une unique salle de 78 places. Ici, comme en post-sevrage et en engraissement, les éleveurs ont opté pour de grandes salles afin d’optimiser le temps de travail et optimiser le coût par place. Très lumineuse, la maternité est équipée de cases mises bas liberté avec case ascenseur, « cette dernière visant à nous libérer du temps de surveillance après les mises bas ». Ils ont opté pour la marque Vereijken pour sa grande surface de cases (7,6 m2) et sa niche à porcelets avec sol chauffant Nanny, favorisant le confort thermique et les économies d’énergie en créant deux ambiances pour la truie et sa portée. Un cooling permettra par ailleurs de rafraîchir l’air entrant lors des températures élevées. Tous les couloirs, situés du côté des nids, sont abaissés de 30 cm, afin de travailler à hauteur d’homme lors des soins aux porcelets. Jusqu’à présent alimentées en soupe, les truies en maternité disposent désormais de doseurs individuels Materneo d’Asserva, pour gagner en précision de distribution et en temps de travail.

De grandes salles pour optimiser la surveillance

Le couloir donnant accès au post-sevrage a été prévu suffisamment large pour y installer un pont de vaccination. Le bâtiment de post-sevrage est composé de deux salles de 1 000 places en cases de 45 porcelets. Leur aménagement a été réfléchi pour permettre à terme le passage d’un robot de lavage (profondeur de case de 5 mètres, auge centrale double). Au plafond, trois bouches de soufflage amènent un air chaud, via le système de chauffage Calopor avec la centrale de traitement de l’air Biomim. Sevrés à 21 jours, les porcelets sont alimentés avec le système d’alimentation multiphase pneumatique Optimat. « Ce concept permet d’augmenter progressivement la dilution de l’aliment pour passer d’une bouillie de l’aliment premier âge à une soupe, pour des porcelets qui passeront d’environ 6 kg à 21 jours à 37 kg en fin de post-sevrage. » Un broyeur à maïs sera prochainement relié au distributeur Optimat afin d’incorporer jusqu’à 50 % de maïs humide dans l’aliment des porcelets.

L’engraissement existant est complété par deux nouveaux bâtiments, en cours de construction, comprenant chacun deux salles de 504 places. S’y ajoute un local d’embarquement avec distribution de soupe, qui facilitera l’organisation du travail pour les départs à l’abattoir.

L’ancienne maternité a été transformée en verraterie, tandis que la quarantaine et les salles gestantes sont désormais équipées d’une alimentation individuelle par Selfifeeder.

Préserver l’environnement

La dimension environnementale a été largement prise en compte dans les choix d’équipement de l’élevage, passé sous le régime des installations classées ICPE. Plusieurs solutions permettent de limiter les émissions d’ammoniac : le système de séparation de phase Trac dans les deux engraissements associés à la reprise des parties solides par Cooperl à hauteur de 20 euros par tonne et qui seront acheminées vers la méthanisation Cooperl de Lamballe, la lisiothermie sous le bâtiment de post-sevrage ou encore la couverture de l’ensemble des fosses à lisier dont l’une avec production de biogaz par méthanisation passive. « Équiper la nouvelle fosse à lisier de 900 m3 d’une couverture Nénufar permettait à la fois de répondre à une obligation réglementaire et de compléter les besoins de chauffe du bloc naissage. Il n’y avait pas de surcoût par rapport à un chauffage alternatif par aérothermes », précise Gaëtan Bernard.

L’eau de pluie récupérée pour le lavage des salles

Pour éviter tout risque de pollution accidentelle du cours d’eau situé en contrebas de l’élevage, le Gaec a aménagé un bassin de rétention. D’une capacité de 3 000 m3, il est équipé de pompes et d’une sonde, qui contrôlera en continu la turbidité de l’eau, avec un système d’alarme. L’ensemble a coûté 40 000 euros dont 13 000 euros pour le dispositif de surveillance.

 

 
Après traitement, les eaux pluviales stockées dans une réserve de 300 m3 sous le local alimentation du post-sevrage seront recyclées pour le trempage et le lavage des ...
Après traitement, les eaux pluviales stockées dans une réserve de 300 m3 sous le local alimentation du post-sevrage seront recyclées pour le trempage et le lavage des salles d’élevage.(photo réserve d’eau + photo traitement eau en médaillon) © A. Puybasset

Par ailleurs, une réserve d’eau de 300 m3 a été prévue sous le bâtiment de post-sevrage. Idéalement située au centre de l’élevage, elle sera alimentée par les eaux pluviales de plusieurs des bâtiments. « Après filtration et désinfection (filtre à sable puis filtre UV installé par Eau Sure), l’eau servira au trempage et au lavage des salles d’élevage et fournira 100 % du volume nécessaire. »

 

 
Après traitement, les eaux pluviales stockées dans une réserve de 300 m3 sous le local alimentation du post-sevrage seront recyclées pour le trempage et le lavage des ...
Après traitement, les eaux pluviales stockées dans une réserve de 300 m3 sous le local alimentation du post-sevrage seront recyclées pour le trempage et le lavage des salles d’élevage. (photo réserve d’eau + photo traitement eau en médaillon). © A. Puybasset

Une labellisation RSE par Cooperl

L’ensemble des investissements en faveur du bien-être animal, de l’environnement et du confort de travail a permis au Gaec Bernard d’atteindre davantage de critères d’accessibilité à la labellisation RSE du groupement Cooperl. « Il bénéficiait jusqu’à présent d’une plus-value de 1,5 centime d’euro par kilo vendu, répondant à un certain nombre de critères répartis en cinq piliers (1) et sur un potentiel maximal de 3,7 centimes d’euro », précise Noël Guillaume, responsable de zone Cooperl. Pour l’élevage, qui produit des mâles entiers et qui s’est engagé dans une démarche zéro antibiotique dès la naissance (actuellement à partir de 42 jours), l’objectif est d’atteindre une production annuelle d’environ 10 000 porcs par an avec 26-27 centimes d’euro de plus-value globale (23 c€/kg obtenue en 2022). Avec sa nouvelle maternité, Gaëtan compte arriver à 14 porcelets sevrés par portée, contre 13 actuellement.

(1) Piliers de la démarche de responsabilité Sociétale et environnementale de Cooperl : homme et qualité de vie au travail, bien-être animal, santé, bâtiment et environnement, nutrition et champ

 

 

Fournisseurs

Rose Charpente (charpente)

Asserva (électricité, ventilation, alimentation PS et maternité)

Calipro (aménagements intérieurs, Trac)

Calopor et Nénufar (chauffage)

CME (maçonnerie + élévations)

Eau Sure (Eau)

Esvan/Air Elec (Faf + électricité)

West Arc (Pompe de lavage)

Thébault (caillebotis)

CIC et Crédit agricole (banques)

Carte d’identité

Gaec Bernard

3 associés (Sophie, Gildas et Gaëtan Bernard)

350 truies naisseur-engraisseur

Conduite en 4 bandes (sevrage 21 jours)

170 ha dont 30 ha de cultures légumières

Faf intégrale (sauf 1er âge)

Groupement Cooperl

Génétique Nucléus (femelle Sérénis et mâle Piétrain by Nucléus)

Les plus lus

<em class="placeholder">François Pinsault dans la partie engraissement du bâtiment cochettes : « Ce bâtiment nous permettra de produire sur site 676 cochettes en introduisant seulement 10 ...</em>
« Nous produisons les cochettes pour notre élevage de 1 400 truies »
La SCEA de Bellevue a investi dans un nouveau bâtiment destiné à élever les cochettes nécessaires au renouvellement de son…
<em class="placeholder">« Le silo tour est un investissement structurant » estiment Marie-Pierre Roul, Timothée Roul, 3ème en partant de la gauche, et Emmanuel Chapeau, à droite, ici avec ...</em>
"Avec notre nouveau silo tour, nous augmentons l’autonomie alimentaire de notre élevage de porcs"
À l’occasion d’un agrandissement, le Gaec des Palis a construit un silo tour qui va lui permettre d’optimiser son assolement et d…
<em class="placeholder">Une partie du bureau d&#039;Airfaf :  de gauche à droite : Samuel Morand, Laurent Ferchal (trésorier), Jean-Lou Le Gall (ancien président), Stéphane Demeuré (actuel ...</em>
Alimentation des porcs : « Nous améliorons nos performances grâce à notre fabrique d'aliment à la ferme»

À l’occasion d’une journée organisée par Airfaf Bretagne, Sabine et Stéphane Demeuré ont présenté trois axes de travail sur l’…

<em class="placeholder">Benoît Julhes, Gaec du Puech Laborie :  «L&#039;atelier porc a apporté de la capacité d’autofinancement nécessaire à l’adaptation de l’atelier lait.»</em>
« Mon atelier porc dégage un excédent brut d'exploitation supérieur à mes ateliers bovins »

Benoît Julhes exploite dans le Cantal un atelier porcin de 100 truies naisseur-engraisseur, ainsi que deux troupeaux de vaches…

<em class="placeholder">Guillaume Toquet, accompagné de Virginie (à gauche), l’ancienne salariée de l’atelier porc, et Clémence qui l’a remplacée, ancienne apprentie.</em>
« L’alternance en élevage de porc, c’est du gagnant-gagnant »

Pendant trois ans, Guillaume Toquet a accueilli Clémence en alternance sur son exploitation porcine. Aujourd’hui bien formée,…

<em class="placeholder">Cédric Lemée et son fils, Martin, maîtrisent parfaitement la phase de détection des chaleurs et des inséminations artificielles.</em>
« Je n’ai jamais eu de bandes de truies à moins de 90 % de fertilité »
Le Gaec La Boulaie obtient des performances de fertilité et de prolificité de haut niveau. Une conduite d’élevage…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)