Environnement
La Nouvelle-Zélande veut taxer les pets et rots de vache
C’est une première mondiale, la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, vient d’annoncer vouloir taxer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d’élevage.
C’est une première mondiale, la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, vient d’annoncer vouloir taxer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d’élevage.
Afin de lutter contre le changement climatique, Jacinda Ardern (parti travailliste), la Première ministre néo-zélandaise en poste depuis 2017, vient de dévoiler son projet : demander aux agriculteurs de payer pour les émissions de gaz de leurs animaux d’élevage comme le méthane contenu dans les pets et les rots des vaches et le protoxyde d’azote présent dans l’urine du bétail. Selon elle, les gaz naturellement émis par les 6,2 millions de vaches néo-zélandaises figurent parmi les plus gros problèmes environnementaux du pays.
La Première ministre a affirmé aux agriculteurs qu’ils devraient pouvoir récupérer leur argent en augmentant les prix de leurs produits respectueux du climat. Elle estime que cette « proposition réaliste » devrait réduire les émissions agricoles tout en rendant les produits respectueux de l’environnement, renforçant ainsi « la marque d’exportation de la Nouvelle-Zélande ».
New Zealand Prime Minister Jacinda Ardern has sparked controversy over a proposed farmers tax on cow and sheep gases to reduce greenhouse emissions.https://t.co/gVdCPTos7O
— Sky News Australia (@SkyNewsAust) October 12, 2022
Les prochaines élections pourraient servir d’arbitre
Le monde agricole n’a pas attendu pour réagir. Andrew Hoggard, président de Federated Farmers a déclaré que ce projet « arracherait les tripes des petites villes de Nouvelle-Zélande ». Selon lui, cette taxe pourrait inciter les agriculteurs à faire pousser des arbres dans les champs aujourd’hui utilisés pour l’élevage. De son côté, l’organisation « Beef+Lamb New Zealand » qui représente les éleveurs de bovins et d’ovins du pays, estime que le projet ne tient pas compte des mesures rurales déjà en place pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. « Les agriculteurs néo-zélandais possèdent plus de 1,4 million d'hectares de forêts primitives sur leurs terres qui absorbent le carbone », a souligné son président Andrew Morrison.
Le gouvernement néo-zélandais espère mener à terme son projet d’ici à l’année prochaine et la taxe pourrait être introduite dans trois ans. Mais avec les élections prévues dans quinze mois en Nouvelle-Zélande, ce projet pourrait coûter cher à Jacinda Ardern qui vient de se mettre à dos le monde agricole et qui pourrait être privée des bulletins de vote des ruraux.