La hausse de l’âge des exploitants avicoles devient préoccupante
L’analyse des données du recensement agricole 2020, réalisée par l’Itavi fin 2023, montre que comparativement aux autres secteurs agricoles les filières avicoles restent relativement préservées du vieillissement de leurs actifs, bien qu’une analyse des classes les plus âgées montre une accentuation graduelle jusqu’à 2030.
L’analyse des données du recensement agricole 2020, réalisée par l’Itavi fin 2023, montre que comparativement aux autres secteurs agricoles les filières avicoles restent relativement préservées du vieillissement de leurs actifs, bien qu’une analyse des classes les plus âgées montre une accentuation graduelle jusqu’à 2030.
Les aviculteurs sont plus jeunes que leurs confrères agriculteurs
Les 26 893 exploitants avicoles sont âgés en moyenne de 47,1 ans et la moitié d’entre eux ont 49 ans au plus. C’est 4,3 ans d’âge moyen que l’ensemble des agriculteurs (51,4 ans), dont la moitié est âgée de 53 ans au plus.
La part des exploitants avicoles âgés de plus de 50 ans est désormais de 55 %, quand elle est de 60 % pour l’ensemble des exploitations agricoles.
Mais ils sont significativement plus âgés qu’en 2010
La part des plus de 60 ans est en forte progression par rapport à 2010.
Cela s’explique par le vieillissement des exploitants en charge de l’atelier volaille, mais également par le regroupement au sein d’une même exploitation de certains ateliers avicoles avec d’autres productions. Les autres productions ayant en moyenne des exploitants plus âgés, l’intégration de ces personnes va modifier la moyenne à la hausse. En revanche, la part des cinquantenaires reste stable et égale à l’ensemble de la population agricole.
En revanche, la filière des œufs de consommation se distingue par des exploitants plus jeunes.
Deux raisons à cela :
- un développement historique des capacités de production un peu plus tardif que pour d’autres productions ayant installé des éleveurs légèrement plus jeunes
une vague d’installation-professionnalisation d’ateliers de petites dimensions entre 2010 et 2020, liés à la transition des systèmes cages vers des systèmes alternatifs.
Des différences d’âge selon les filières
En poulet, la part d’exploitants de plus de 60 ans reste relativement faible (11 %), du fait d’une installation dynamique ayant eu lieu dans la fin des années 80 et au cours des années 90. L’enjeu pour cette filière concerne la transmission des exploitations ayant des éleveurs entre 50 et 60 ans en 2020. La vague de départs a déjà commencé, mais elle s’accentuera entre 2030 et 2035.
L’élevage des poules pondeuses est la production animale la plus préservée du vieillissement de ses éleveurs. Avec seulement 9 % des exploitants âgés de plus de 60 ans en 2020. Avec le développement des modes de production alternatifs à la cage, les vagues d’installations ont été plus récentes qu’ailleurs (+39 % d’exploitants en dix ans), et sur des ateliers de plus petites dimensions mais parfois avec plusieurs sociétés par exploitation. En revanche, le vieillissement n’épargne pas tous les éleveurs : ainsi, 18 % des exploitants en cage (code 3) et 14 % avec des poules au sol (code 2) ont plus de 60 ans.
Précisions méthodologiques
Une exploitation avicole est identifiée comme ayant un atelier avicole professionnel si ses effectifs dépassent le seuil de 200 têtes en poules pondeuses, 500 têtes en volailles de chair, 50 têtes en palmipèdes gras ou autres volailles.
Le chef d’exploitation (un seul par exploitation) est celui qui « prend les décisions au jour le jour et qui assure la gestion courante et quotidienne ». Dans les formes sociétaires, c’est celui « assumant la plus grande part de responsabilité ou qui est le plus jeune des coexploitants ».
Les éléments démographiques présentés correspondent à tous les exploitants d’une exploitation produisant de la volaille, comprenant le chef d’exploitation avec les coexploitants. Le recensement ne distingue pas les exploitants travaillant spécifiquement sur l’atelier volaille au sein du collectif de travail.
