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"Nous abreuvons nos poulets Bio avec de l'eau de pluie"

Installés dans une commune drômoise au réseau d’eau de plus en plus défaillant, Nicole Branco et Sylvain Vérité utilisent l’eau tombée sur leur poulailler depuis presque dix ans.

Après un printemps pluvieux, la citerne était pleine fin juin. Sylvain Vérité est optimiste : " il suffira d'une pluie en juillet et d'une en août pour passer l'été ".
Après un printemps pluvieux, la citerne était pleine fin juin. Sylvain Vérité est optimiste : " il suffira d'une pluie en juillet et d'une en août pour passer l'été ".
© L. Gouverne

« Lorsque nous avons fait construire nos deux poulaillers de volailles bio, nous n’avions pas spécialement de problème d’approvisionnement en eau, rembobine Sylvain Vérité. Mais récupérer l’eau de pluie était en cohérence avec notre projet d’élevage bio. On voulait tester des matériaux et des procédés novateurs. »

Bien leur en a pris, car les coupures d’eau deviennent de plus en plus fréquentes dans leur commune drômoise de Soyans. « On ne peut pas dire qu’on manque d’eau du réseau, mais les installations vieillissantes sont souvent en réparation, avec la distribution coupée plusieurs heures. » Le couple est bien content de disposer de sa réserve de 60 m3, d’autant qu’il ne détient pas de forage, faute d’eau dans le sous-sol.

Une eau filtrée, traitée, minéralisée

En plus de la réserve souple pour l’incendie, le couple a ajouté une seconde poche hermétique de 60 m3, non connectée à la première. Un seul des deux poulaillers de 600 m² a pu y être raccordé, pour des raisons techniques.

Au pied de la poche souple, Sylvain nettoie régulièrement le filtre des particules grossières pour que l'eau ne parte par le trop-plein.

Dès qu’il pleut, l’eau de toiture y est stockée, après la filtration des grossières impuretés. Elle est reprise par une pompe, filtrée plus finement (à 20 microns), traitée aux UV pour éliminer les pathogènes, puis passe dans le filtre à charbon actif pour absorber les molécules indésirables. 

Enfin, elle traverse une gélose pour être reminéralisée. « Sa dureté est par nature très faible, d’où la minéralisation nécessaire aux volailles et pour ne pas avoir d’attaque des canalisations. Quant au pH à 7, on n’y touche pas. » Le tout a coûté un peu plus de 10 000 euros HT.

Un exemple qui inspire

Avec le recul et avec une consommation d’eau évaluée à 45 m3 par bâtiment et par lot (lavage compris), Sylvain Vérité estime qu’une réserve de 60 m3 de stockage est un peu juste. « On aurait dû doubler la capacité pour sécuriser la ressource au maximum, les précipitations devenant irrégulières sur l’année et variables en volume (900 mm/an). On est obligés d’utiliser l’eau du réseau (357 m3 en 2022) pour combler ce manque, surtout en période estivale. » D’où un surcoût de 450 euros venant s’ajouter à la maintenance de système (430 euros HT tous les 1 000 m3).

Sylvain, qui est aussi technicien en volailles de chair à la coopérative Valsoleil, constate qu’avec les récentes sécheresses dans la région, de plus en plus d’éleveurs se posent la question de la sécurisation de leur ressource en eau. « Depuis deux-trois ans, de plus en plus investissent dans des citernes souples, à la seule fin de se dépanner si jamais. Mais pas encore pour abreuver leurs volailles. » Cela pourrait changer.

 
 

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