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Interview du réalisateur des Folires fermières
Quand le monde du cinéma rencontre l'agriculture

Le réalisateur des Folies fermières raconte le coup de foudre qu'il a eu pour le projet de David Caumette, l'éleveur du Tarn qui a créé en 2013 le premier cabaret fermier de France. Le film sort sur les écrans ce mercredi 11 mai 2022.

Le réalisateur du film Les Folies fermières, Jean-Pierre Améris.
Le réalisateur du film Les Folies fermières, Jean-Pierre Améris.
© Seringa

Comment avez-vous découvert l'histoire de David Caumette et de son cabaret à la ferme ?

En janvier 2018 dans un reportage sur France 3. J'ai eu un coup de foudre pour cette histoire: en proie à la faillite de sa ferme, David a eu cette idée de monter un cabaret. L'idée de la rencontre entre le monde du spectacle et de l'agriculture m'a plu. Je suis venu à la ferme rencontrer David, voir le spectacle. C'est lui qui m'a parlé de son  histoire. Je me suis dit, il y a un film à faire sur la vie des agriculteurs et leur force de propositions, mais aussi sur l'audace, le courage.

 

Quelle relation aviez-vous avec le monde agricole ?

C'est un milieu que je ne connaissais pas. C'est un monde difficile, aussi David s'est dit, puisque tout est difficile, autant faire quelque chose. Le film est un éloge du collectif : sortir de son isolement qui est un grand drame de l'agriculture. David a fait tomber toutes les barrières, d'abord chez lui, il n'a écouté que son cœur et le goût du spectacle. J'ai eu envie de montrer que les agriculteurs sont des gens plein d'idées. C'est un film à deux. Quand on présente le film aux avant-premières, on présente souvent le film ensemble. C'est son histoire, c'est aussi son film.

Photograme du film Les Folies fermières de Jean-Pierre Améris.

 

Le film est une comédie, il raconte l'histoire de David avec humour, pourquoi ce choix ?

Parce qu'il y a quelque chose de joyeux dans son histoire, mais j'ai essayé de ne pas faire un humour plaqué. Je savais qu'on pouvait le traiter de cette manière-là. Il ne fallait pas faire l'économie des difficultés, la solitude, la tentation du suicide.

 

Comment avez-vous choisi les acteurs et notamment Alban Ivanov qui incarne David Caumette ?

J'aime tourner avec des acteurs comiques, ils ont du drame en soi. J'ai beaucoup aimé Alban Ivanov dans Le Sens de la fête [de Eric Tolédano et Olivier Nakache], je savais qu'il avait tout pour jouer ce rôle. Il a des origines paysannes du côté de sa mère. Il était important que les agriculteurs le trouvent authentiques. D'ailleurs on a eu le soutien de Solidarité et des JA qui sont venus aux séances. Les agriculteurs sont contents que pour une fois, ça ne finisse pas tragiquement. Je ne voulais pas ajouter un film tragique.

 

Le film, c'est la rencontre entre le spectacle, urbain, et la ruralité. C'est aussi ce qui s'est passé sur le tournage ?

C'est ce qui fait l'étincelle de la comédie, cette rencontre entre des choses qui n'ont rien à voir. Poser cette fille de la ville avec ses plumes dans la ferme, c'est drôle en soi. mais il faut que ce soit sans mépris. On a tourné chez Pierre et Christelle Tournadre dans le Cantal, dans un élevage laitier sur des grand plateaux à 1 000 mètres. Quand on les a rencontrés, il a fallu leur expliquer, ça a été un long échange. On arrêtait le tournage quand c'était la traite. Du coup, Alban Ivanov a fait la traite et Michelle Bernier a fabriqué du cantal. Christelle est souvent venue sur le tournage, elle a vu comment on fait un film, que le cinéma aussi c'est de l'artisanat, que c'est long.

 

Après les avant-premières, la sortie française, en Suisse et en Belgique. Et après?

Je souhaiterais présenter le film à des lycéens agricoles et qu'ils rencontrent David. C'est un film qui pourra rester à disposition du monde agricole.

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