Chanteur et agriculteur
[VIDEO ] Jean Palau, un éleveur à The Voice : « La montagne et mon métier d’agriculteur m’ont fait grandir »
Jean Palau est éleveur laitier à La Llagone, dans les Pyrénées orientales. Il s’est fait connaître lors de sa participation à l’émission de TF1 The Voice. Non issu du milieu agricole, installé en couple avec son mari Denis, ce très bon vivant défend aujourd’hui les valeurs de la ruralité dans une chanson, reprise de Jean Ferrat, La Montagne.
Jean Palau est éleveur laitier à La Llagone, dans les Pyrénées orientales. Il s’est fait connaître lors de sa participation à l’émission de TF1 The Voice. Non issu du milieu agricole, installé en couple avec son mari Denis, ce très bon vivant défend aujourd’hui les valeurs de la ruralité dans une chanson, reprise de Jean Ferrat, La Montagne.
À 40 ans, Jean Palau est souriant. S’il est revenu un peu tôt à sa ferme – en février, date de tournage des battles au cours desquelles il a perdu, il est heureux de son aventure au télécrochet de TF1. Il a touché le public avec ses reprises pleines d’émotion, son naturel désarmant teinté d’un léger accent chantant et un goût affirmé pour le bonheur. Il a mal commencé en étant tout d’abord éliminé aux sélections à l’aveugle avant d'être repêché par Nolwenn Leroy.
Le candidat à The Voice s’installe tardivement après une carrière de chanteur
Le premier métier de Jean Palau, c’est précisément celui de chanteur, une carrière qu’il entame à 25 ans et qu’il poursuit lors de sa rencontre avec celui qui devient son mari, Denis. « J’avais la chance de vivre d’un métier qui me passionnait, retrace-t-il, mais j’avais aussi la passion des animaux ». Son mari au contraire est un enseignant malheureux, qui rêve de travailler avec les bêtes. Un projet de ferme naît, Jean pense que « ce n’est pas incompatible avec [s]on statut d’intermittent ». Ils reprennent en 2012 la ferme du Rialet, plus un troupeau de laitières, à La Llagone, aux portes du Capcir. « On a démarré la ferme sauf que, comme un bleu, je ne m’étais jamais imaginé qu’il y aurait autant d’heures de travail », ironise-t-il. Il est contraint d’abandonner la scène mais se construit très vite un studio pour continuer à pratiquer.
Jean Palau devient fromager et accueille des enfants à la ferme
« J’ai pu refaire de la musique parce que l’exploitation s’est développée, avise Jean Palau, on a rentré du personnel qui travaille avec nous, ils sont presque devenus des membres de la famille ». Il dirige la partie transformation : du fromage, essentiellement de la tomme des Pyrénées, des yaourts et des glaces. Il gère aussi la commercialisation, son mari, la partie élevage. En dix ans, l’exploitation s’est beaucoup développée. Située sur un plateau touristique, pour le ski l’hiver et la randonnée l’été, l’exploitation est sollicitée. « Les écoles nous appelaient et disaient On voudrait venir visiter votre ferme. On s’est dit Il y a un créneau à prendre ». Les vendredi, samedi, dimanche et les vacances scolaires, la ferme se transforme en parc de jeu pour enfants dans l’après-midi. Les petits viennent nourrir les animaux, une trentaine d’espèces différentes, ou encore faire du poney.
Candidat à The Voice pour faire plaisir à son neveu
C’est son neveu, en stage à la ferme, qui inscrit Jean Palau à un concours régional. Il s’avère qu’il est parrainé par Bruno Berbérès, le directeur de casting de The Voice qui le remarque et lui propose de « monter à Paris ». Les présélections durent trois mois, « parce qu’avant d’arriver au fauteuil rouge, il y a tout un parcours du combattant ».
Jean Palau vit alors ce que les téléspectateurs ne voient pas à l’écran : l’attente dans les couloirs « depuis 8 heures du matin ». C’est le 4e jour de casting, « les coaches étaient rincés », se souvient-il avec amertume, et il passe le dernier à 21h, « il faut être bon pendant deux minutes parce que les chansons sont raccourcies ». Personne ne se retourne, c’est la douche froide, « j’ai pris une claque monumentale, dès le départ de l’émission », admet-il, « mais comme ça, j’étais tranquille pour la suite », s’amuse le candidat avec du recul. Il est repêché par Nolwenn Leroy avec qui il est resté en contact et rencontre du succès auprès du public jusqu’à l’avant-dernière cross battle.
Sorti de l'émission The Voice, Jean Palau sort un single
Loin de s’écrouler, Jean Palau rebondit avec l’enregistrement d’un titre, une reprise, « parce qu’on n’avait pas le temps de créer quelque chose », explique-t-il, « il fallait le sortir avant ma sortie de l’émission ». Les battles sont diffusées le 7 mai, le single sort le 5 mai : une reprise de La Montagne de Jean Ferrat, sortie en 1964. « Au début, j’avais un peu peur de cette reprise », puis il écoute les paroles, est touché par leur résonance avec ce qu’il vit à la ferme, « ça colle à aujourd’hui, tant sur le milieu agricole que tous les autres domaines, on vit ce problème-là au quotidien : les jeunes préfèrent aller en ville plutôt que de rester à la campagne ».
Il sera présent au The Voice tour cet été
Le clip est en cours d’enregistrement. Le The Voice tour commence le 18 juin, Jean Palau sera de la partie, « ça me tarde ». Il bouillonne de retrouver la chaleur des concerts de sa jeunesse, « j’ai envie de rencontrer les gens, devant le public, c’est autre chose. Après la scène, il y a des gens qui t’attendent, je trouve ça génial ». Jean Palau a su rebondir grâce à la stabilité de son environnement, « je pense que c’est là où je vis, répond-il à la question de savoir si son métier l’a aidé pendant les épreuves, le fait de vivre à la montagne et de faire le premier métier du monde. C’est quelque chose qui m’a fait grandir dans ma vie, avant même The Voice ».
Après The Voice, Jean Palau veut rester agriculteur
Que souhaite-t-il faire si les choses se passent bien côté musique ? « Rester agriculteur » et, espère-t-il, « qu’en même temps, on continue à me proposer de belles choses comme ça en discographie parce que c’est compatible avec mon métier ». L’éleveur ne cherche pas à se réorienter. « J’ai envie de compléter ma vie, elle est très bien comme elle est, je suis heureux. Si je peux apporter encore plus de bonheur, parce que je suis gourmand par rapport à ça, je prendrai, mais s’il n’y a pas… », tant pis.