« J’alimente mon utilitaire électrique avec la production de mon éolienne »
Jocelyn Bertrand, éleveur à Saint-Omer (Calvados), roule depuis sept ans avec un utilitaire électrique Peugeot Partner. Grâce à une éolienne qu’il a faite installer dans ses herbages en 2015, son véhicule ne lui coûte rien en énergie, comme le reste de son exploitation. Au moment de réfléchir à son prochain achat d’utilitaire, il dresse le bilan de son expérience en électrique.
Jocelyn Bertrand, éleveur à Saint-Omer (Calvados), roule depuis sept ans avec un utilitaire électrique Peugeot Partner. Grâce à une éolienne qu’il a faite installer dans ses herbages en 2015, son véhicule ne lui coûte rien en énergie, comme le reste de son exploitation. Au moment de réfléchir à son prochain achat d’utilitaire, il dresse le bilan de son expérience en électrique.
« L’objectif était de valoriser le surplus de production de l’éolienne avec l’achat d’un véhicule électrique », raconte Jocelyn Bertrand, éleveur en vaches laitières et allaitantes à Saint-Omer (Calvados). Son éolienne plantée dans une prairie depuis 2015 produit 18 000 kWh par an et laisse un surplus annuel de 5 000 à 6 000 kWh : « nous consommons beaucoup d’électricité le matin et le soir aux heures de traite mais peu en cours de journée. » Or, ce surplus, s’il n’est pas valorisé, est « injecté sans rétribution dans le réseau EDF », explique l’éleveur. Chose qui n’est pas rentable pour l’éleveur puisqu’EDF rachète le kilowatt-heure (kWh) à huit centimes d’euros (le tarif de base de l’électricité en France en 2024 est de 0,2516 €/kWh).
« Valoriser le surplus de production de l’éolienne »
Pour remplacer son Peugeot Bipper qui fonctionnait en diesel, le Gaec de Courteil a donc acheté neuf un Peugeot Partner électrique en 2017 pour 13 500 €, répartis sur sept ans (160 €/mois). L’utilitaire permet de revaloriser le surplus de production de l’éolienne. « Nous ne voulions pas investir dans un kit de batterie pour stocker l'énergie sur l'exploitation qui était très onéreux, alors que le véhicule avait ses propres batteries », justifie Jocelyn Bertrand. Ce critère a d’ailleurs permis de départager le Peugeot Partner du Renault Kangoo dans le choix du couple d’éleveurs : « il fallait louer les batteries 75 € par mois alors que chez Peugeot nous étions sur un prix d’achat, avec une garantie de 8 ans ou 100 000 km pour les batteries. »
30 % d’autonomie de moins que le chiffre annoncé
Jocelyn Bertrand, qui renouvèle son utilitaire tous les sept ans, n’est pas pour autant garanti de reprendre un électrique. Très satisfait du confort de conduite du Peugeot Partner, il l’est beaucoup moins de son autonomie : « il nous a été vendu pour 170 km d’autonomie, mais je n’ai jamais réussi à rouler plus de 123 km avec les batteries pleines », regrette-t-il. Il ajoute que le Partner consomme 30 % de plus lorsqu’il est chargé. Tous les soirs, il met son véhicule à charger sur une prise classique 220 volts près de sa maison d’habitation. Ce rythme à prendre n’est pas un inconvénient pour l’éleveur qui constate tout de même que la batterie ne dure que deux trois jours pour des trajets « qui restent dans le canton ». « Mais quand on a besoin de parcourir quelques kilomètres supplémentaires hors-département, ça se complique sérieusement », déplore-t-il. « Il faut penser à anticiper tous les soirs », car il faut une nuit entière pour recharger le véhicule sur ce type de prises électriques.
Avec une éolienne et des panneaux photovoltaïques, l’exploitation est autosuffisante en électricité
750 euros de gazole économisés par an
Avec la production de l’éolienne, le Partner électrique fait économiser au Gaec de Courteil l’équivalent des 750 € de gazole par an que lui coûtait son ancien utilitaire diesel entre 2010 et 2017. L’éolienne est utilisée sur l’exploitation comme une alternative aux panneaux photovoltaïques qui produisent 9 000 kWh par an. « Bien souvent il fait nuit à l’heure de la traite, donc la production par les panneaux photovoltaïques n’est pas la plus adéquate, alors que l’éolienne produit n’importe quand, à condition qu’il vente » explique l’Odomarrois.
« A l’heure de la traite, la production par les panneaux photovoltaïques n’est pas la plus adéquate, alors que l’éolienne produit n’importe quand »
27 000 kWh produits par an sur la ferme
Ces deux installations répondent à la volonté du Gaec d’être autonome en énergie, tout comme sur les plans économique et alimentaire. Ainsi, l’éolienne (18 000 kWh par an) et les panneaux photovoltaïques (9 000 kWh par an) produisent l’équivalent des besoins de l’exploitation en électricité, à savoir 27 000 kWh par an.
Mais l’électricité produite par les panneaux est intégralement en revente à 27 centimes du kilowatt-heure, c’est-à-dire le triple du prix de l’électricité à l’époque où les panneaux ont été posés sur un des bâtiments de l’exploitation. Le Gaec reste ainsi relié au réseau EDF qui lui fournit les 9 000 kWh restants.
L'éolienne sera rentabilisée en une quinzaine d’année
En 2015, l’installation de l’éolienne de 26 mètres de haut a coûté 51 000 € à Jocelyn Bertrand et sa compagne. Ils doivent également débourser 500 € d’entretien tous les deux ans. Le prix d’achat de l’éolienne sera rentabilisé en une quinzaine d’années indique Jocelyn Bertrand.