« J’ai créé un atelier de 1 000 moutons sur la ferme familiale »
Au septentrion de l’Allemagne, en Frise-du-Nord, le jeune Lasse âgé de 19 ans, s’installe sur l’exploitation familiale et crée une troupe de 1 000 ovins allaitants.

L’exploitation de la famille Klützke, à Struckum, dans le district de Frise-du-Nord, a changé de cap en 2016. Auparavant exploitation agricole conventionnelle de naisseur - engraisseur de porcs, elle est passée à une troupe de 100 vaches allaitantes et 1 000 brebis viande en agriculture biologique. L’installation avec ses parents, Lasse Klützke, 19 ans, a donné un second souffle à l’exploitation, située tout au nord de l’Allemagne, qui va prendre son essor.
Depuis leur enfance, Lasse et ses deux sœurs ne se contentaient pas de s’occuper des moutons pendant les vacances de Pâques. La fratrie a été soutenue et motivée par les parents Birte et Markus, tous deux âgés aujourd’hui de 42 ans. Fort du soutien parental, Lasse a toujours souhaité devenir à son tour agriculteur.

Un maximum de rendement avec le trèfle
Pour la famille Klützke, le trèfle représente ce qui se fait de mieux comme fourrage pour les moutons. Les exploitants possèdent eux-mêmes tous les équipements pour les travaux des champs et pour la récolte du fourrage. Les prairies sont retournées tous les cinq ans dans le cadre de la promotion agricole. Les surfaces de pâturage sont donc très propres, pratiquement exemptes de parasites et avec de bons rendements fourragers.

Du pâturage sur les parcelles des bovins
Les brebis pâturent dès l’automne et une partie de l’hiver les parcelles des bovins de l’exploitation, mais n’ont pas accès aux prairies conventionnelles alentours car ces fourrages ne sont pas autorisés dans la production biologique. Elles rentrent en bâtiment peu avant Noël, où elles sont tondues. Elles restent à l’intérieur jusqu’à l’agnelage et sont affouragées en foin de trèfle et ensilage d’herbe de qualité. Leur ration ne comporte pas de concentrés. Le fumier des brebis est récupéré pour être épandu sur les parcelles. Ainsi, les éléments nutritifs prélevés par les brebis finissent par revenir au sol.
Après l’agnelage, les brebis suitées sortent rapidement. Le paysage de prairies et de knickers (les petits fossés de drainage qui séparent les prairies) offre une bonne protection contre les intempéries. Lasse Klützke et ses parents ont choisi la race ovine dite « Côte ouest », un mélange de Texel et du robuste mouton à viande allemand à tête blanche.
De nouvelles idées pour l’avenir
Très tôt et avant son installation, Lasse Klützke a été impliqué dans les décisions concernant le développement de l’exploitation, qu’il s’agisse de l’orientation de l’élevage, de la planification des cultures ou de l’achat de machines. Le père et le fils étudient volontiers de nouvelles idées. Vente directe, création d’un atelier avicole (malgré le risque de grippe aviaire accentuée par les nombreux oiseaux sauvages vivants dans la zone), les pistes de développement de la ferme foisonnent.
Quoi qu’il en soit, l’objectif professionnel de Lasse est tout d’abord d’intégrer l’école supérieure d’agriculture de Bredstedt et d’obtenir un diplôme professionnel supplémentaire de zootechnicien spécialisé dans les moutons. Ensuite, le père et le fils fonderont probablement une société civile professionnelle dans les années à venir.
Chiffres clés
Exploitation Klützke, 25 821 Struckum, se situe entre la mer du Nord et la mer Baltique
86 hectares de grandes cultures : blé de printemps, orge d’hiver, féverole, maïs
105 hectares de trèfle-graminées
65 hectares de prairies de fauche
30 hectares de prairies extensives : digues et zones naturelles protégées
100 vaches allaitantes. Lignée maternelle de croisements de pie-noire et de charolaise, volontiers accouplée à des blanc-bleu belges.
1 000 brebis de la race dite de la côte ouest
Main-d’œuvre familiale + deux associés (Lasse et son père Markus)