Guerre en Ukraine - Une récolte de céréales potentiellement réduite de moitié
Dans un échange écrit accordé à Agra Presse, le rédacteur en chef du magazine agricole ukrainien Zerno décrit une agriculture très touchée par le conflit. Il prévoit que l’Ukraine va produire deux fois moins de céréales cette année qu’en 2021. Malgré l’activité à l’arrêt dans les ports et une logistique anéantie, l’agriculture résiste. Les ouvriers agricoles sont exemptés de mobilisation dans l’armée et dans la plupart des grandes régions agricoles, les agriculteurs restent sur le terrain.
Dans un échange écrit accordé à Agra Presse, le rédacteur en chef du magazine agricole ukrainien Zerno décrit une agriculture très touchée par le conflit. Il prévoit que l’Ukraine va produire deux fois moins de céréales cette année qu’en 2021. Malgré l’activité à l’arrêt dans les ports et une logistique anéantie, l’agriculture résiste. Les ouvriers agricoles sont exemptés de mobilisation dans l’armée et dans la plupart des grandes régions agricoles, les agriculteurs restent sur le terrain.
« Toute la logistique est détruite », c’est le constat de Yuri Goncharenko, rédacteur en chef du magazine agricole ukrainien Zerno dans un entretien accordé à Agra. L’interview réalisée par messagerie le 8 mars est à lire dans Agra Presse.
Depuis la capitale ukrainienne, en proie aux bombardements, le rédacteur en chef du magazine agricole ukrainien Zerno a accepté de détailler la situation dramatique de l’agriculture et des filières alimentaires de son pays https://t.co/81y26hZoBc
— Agra Presse (@agrapresse) March 8, 2022
Pour les céréales ukrainiennes, les estimations rapportées par le journaliste sont alarmantes : la production ne devrait pas dépasser 40 à 50 % de la récolte de 2021. C’est ce qu’il avance « au treizième jour de guerre » mais « la situation peut changer la semaine prochaine », reconnaît-il.
« Il est très difficile de parler de chaîne d’approvisionnement » affirme-t-il. « Les ports ont arrêté d’exporter, les voies sont bloquées par de nombreux barrages routiers, les ponts ont été détruits, des colonnes de réfugiés circulent sur les routes. Les bateaux ne s’approchent pas des zones de guerre ». Conséquence : « il n’y a plus d’exportations actuellement, pas le moindre petit courant d’affaires ».
Les ouvriers agricoles exemptés de la mobilisation dans l'armée
« De grands propriétaires terriens sont devenus des réfugiés » constate le rédacteur en chef. Cependant, « dans la plupart des grandes régions agricoles, les agriculteurs restent sur le terrain ». Il informe que le 6 mars, le ministre de l’Agriculture ukrainien a annoncé une « procédure de réserve pour les ouvriers agricoles, qui les exempte de la mobilisation dans l’armée ».
Les producteurs de lait sont actuellement les plus touchés par cette situation, observe l’homme de presse. Pour les cultures de printemps, dans les zones de conflit en périphérie de l’Ukraine (nord, sud et est), « la préparation de la saison des semis a pratiquement été stoppée » assure Yuri Goncharenko. A l’ouest et au centre de l’Ukraine, en revanche, « le travail bat son plein », rapporte-t-il. « Les gens croient dans la force de leur armée et dans la victoire sur l’agresseur ».