Guerre des terres à Gonesse City
Christiane Lambert et José Bové réunis par leur signature au bas d’une Tribune dans Libération. Ce fait très rare donne la mesure de la gravité de l'affaire. Il s’agit d’EuropaCity. Ce projet de centre commercial et de loisirs prévu à Gonesse, dans le Val d’Oise a mis le feu aux poudres. Trop, c’est trop. La fronde s’organise. Au nombre des signataires, également, le journaliste Fabrice Nicolino et Pierre Rabhi. Au total, 150 personnalités, hommes et femmes politiques ou artistes, ont pris part au mouvement de protestation. Tous dénoncent la « folie » d’un projet qui « engloutirait sous le béton 80 hectares de terres agricoles ». Le complexe haute consommation est un projet qui combine centre commercial, hôtels et parc de loisirs, cofinancé par le groupe Auchan et par « le géant de l’immobilier chinois Wanda ». En lieu et place des patates pourrait même trôner un must de l’attraction : une piste de ski. Pour les signataires de la lettre, « EuropaCity est en contradiction flagrante avec les engagements pris par la France lors de la signature de l’accord international de Paris sur le climat ». Pourtant, d’autres projets, certes d’une toute autre nature, sont envisageables. « Les terres de Gonesse, d’une exceptionnelle qualité agronomique », pourraient aussi être consacrées au maraîchage de proximité, à la permaculture et à l’agroforesterie, estiment les auteurs de la tribune. Alimentaire ! Un argument difficile à faire entendre à ceux qui pensent que les légumes poussent dans les supermarchés. Pourtant, la sonnette d’alarme est tirée. 30 000 hectares de foncier agricole ont été consommés en France en 2016 et la tendance est à la hausse. Le compteur défile au rythme de 26 m2 par seconde. Ca va vite, très vite, et Gonesse-City compte bien sur une prise de conscience collective pour sauver ses terres.