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Les agriculteurs ukrainiens tentent de semer dans des champs minés

Héros de la deuxième ligne, les agriculteurs ukrainiens participent à l’effort de guerre en continuant coûte que coûte à travailler dans les champs malgré des conditions extrêmement difficiles. Compilation de reportages et de témoignages sur les réseaux sociaux.

© Capture d'écran ABCnews

Plus de deux mois que la guerre en Ukraine a commencé et les agriculteurs ukrainiens tentent malgré tout de poursuivre leur travail, essayant coûte que coûte de faire les semis de printemps. Après les vidéos de tracteurs dérobant des chars russes dans les champs, de nombreux reportages sur les chaines de radios et télévisions françaises et étrangères montrent comment ces héros de la deuxième ligne affrontent les dangers afin de résister à la Russie en continuant à faire de l’Ukraine le grenier à grains de l’Europe.

Radio France a suivi Aleksander Feshyun, agriculteur dans la région de Brovary, à l’est de Kiev, qui a remis les pieds dans sa ferme après le départ des Russes, il y a un mois. Ses bâtiments sont éventrés, ses quinze machines agricoles sont criblées de balles et d’éclats d’obus. Impossible de semer tournesol et maïs dans ses 1000 ha avant la venue des démineurs, débordés. « Il y a des obus qui trainent je ne sais pas si les champs sont piégés ou pas », raconte-t-il à Radio France. Malgré la peur, l’agriculteur sillonne ses champs avec un détecteur de métaux et utilise un drone pour repérer les mines et éclats d’obus. Aleksander veut semer avant la mi-mai pour assurer la production.

La chaîne américaine ABCnews est allée à la rencontre d’un agriculteur situé à une vingtaine de kilomètres du front est. Pour reprendre les travaux, il a fortifié son tracteur John Deere. « Ton tracteur est ton tank » lui lâche le journaliste américain. L’agriculteur lui raconte ensuite comment avec son tracteur il a sorti un missile de son champ. Mais il en reste dans les champs.

Radio classique a aussi suivi dans la campagne de Jytomyr, à 130 km à l’ouest de Kiev, des agriculteurs qui sont retournés dans les champs malgré la présence de mines antipersonnelles ou d’obus non explosés, certains arborant des gilets pare-balles dans leurs tracteurs.

France 24 a pour sa part rencontré Oleksandr Krytchychyn, agriculteur ukrainien. Comme ses voisins, avec ses tracteurs il retire des véhicules russes de ses champs, y compris un camion équipé d’un missile. Les Russes ne sont pas restés longtemps dans ses champs, ils n’y ont pas mis de mines, assure-t-il. Mais il ne peut accéder qu’à 600 de ses 5000 hectares, et à un seul de ses 8 tracteurs, les autres se situant dans une zone occupée par les Russes. « Les semences et mes engrais sont là-bas » déplore-t-il. Les Russes seraient rentrés dans ses champs avec des tanks et y auraient même creusé des tranchées.

Un autre reportage de France 24 dans la région d’Ouman en Ukraine montre le champs d’Andrey Evgenevij jonché de morceaux d’armes et de roquettes et ce à la suite d’un tir russe sur un dépôt d’armes. Dans la région, la chaîne rencontre aussi Jaroslov Mikalav qui a dû quitter sa ferme près de Lougansk dans le Donbass et aide les réfugiés ukrainiens en attendant de pouvoir y retourner.

Sur les réseaux sociaux des agriculteurs donnent aussi eux-mêmes des nouvelles. Ainsi Yan Ostrovskyy, agriculteur dans la région de Mykolaïv, qui a déjà témoigné pour Reussir.fr explique continuer à produire des légumes dans une zone pourtant touchée par les tirs russes. Il a envoyé une partie de sa production gratuitement à l’armée ukrainienne et se prépare aux semis de printemps.

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