Aller au contenu principal

Désherbage mécanique
Le vidéoguidage pour un binage précis et rapide

Les premiers modèles de bineuses vidéoguidées font leur apparition en France. Faisons le point sur cette technique d´avenir encore coûteuse proposée par deux constructeurs étrangers.


L´utilisation d´une caméra pour détecter les lignes de semis est une technique apparue il y a déjà quelques années. En l´appliquant au binage, cela a permis de réaliser un système d´autoguidage très précis de la bineuse sans avoir à réaliser de traces (sillon ou galerie) au moment du semis. Cette technique fait ses débuts en France où la demande se situe principalement chez des agriculteurs biologiques qui souhaitent améliorer leur débit de chantier de désherbage mécanique, notamment dans les cultures à l´interligne réduit.
Deux constructeurs étrangers proposent le vidéoguidage de bineuse. Le Britannique Garford construit une bineuse complète au nom futuriste Robocrop avec son propre système de guidage intégré. Le Danois Eco-Dan propose quant à lui le système ATC(1) adaptable sur une bineuse existante ou neuve.
La précision de la bineuse vidéoguidée permet d´intervenir de manière précoce sur des cultures à faible écartement ©ici, du lin oléagineux semé à 18 centimètres. ©M. Portier

Une ou deux caméras qui analysent les couleurs
Leur principe de fonctionnement est basé sur l´analyse d´images issues d´une caméra vidéo en quadrichromie de manière à comparer les niveaux de couleurs de la végétation. Ainsi, la plante cultivée est identifiée par sa couleur différente de celle des mauvaises herbes. « L´analyse de l´image est très fine, si bien que des différences de vert invisibles à l´oeil nu sont détectées par le système » assure Éric Vecten, directeur de la société Agrilead(2) qui importe la machine Garford.
L´ATC d´Eco-Dan peut recevoir une caméra double destinée aux cultures comme la betterave pour laquelle des manques peuvent apparaître sur le rang, le système se réfère alors à deux lignes de référence. La caméra de la machine Garford dispose d´un large champ de vision qui se réfère à plus d´une ligne de semis. Par ailleurs, le raccord entre deux passages de semoir n´étant pas régulier, il est préférable de travailler sur la même largeur au semis et au binage.
A partir de l´analyse de l´image vidéo et d´une indication d´écartement, le boîtier électronique génère des lignes qui permettent ensuite de guider la bineuse. Le guidage consiste à déplacer latéralement la bineuse afin d´assurer le centrage des dents dans l´interligne. Plusieurs solutions techniques sont proposées. La tête d´attelage de la bineuse Robocrop intègre un vérin hydraulique double effet assurant le déplacement d´un deuxième bâti qui supporte les éléments de binage. Le vérin est commandé par des électrovannes, elles-mêmes actionnées par le signal de guidage du boîtier électronique.
La caméra vidéo de la bineuse Garford est montée sur un mât afin d´ajuster sa hauteur et donc son champ de vision, en fonction de la hauteur et de l´écartement de la culture. ©M. Portier

Une précision de deux centimètres dès la levée
Eco-Dan reprend le même principe pour son dispositif de double bâti. Le premier bâti est solidaire de l´attelage trois points du tracteur et le second supporte la bineuse.
Le constructeur danois propose également deux autres systèmes, soit sur le relevage 3 points du tracteur, soit par des disques de guidage montés sur la bineuse.
Le vidéoguidage assure une précision de l´ordre de deux centimètres. Étienne Biberon, directeur de la société Agronomic(3) et importateur du système Eco-Dan, reconnaît cependant que « dans des conditions critiques de luminosité ou encore lors d´une forte invasion de mauvaises herbes de couleur très proche de la plante cultivée, le système commet parfois des erreurs. Il ne permet pas non plus une intervention avant la levée de la plante ». Il modère toutefois ses propos en indiquant que « le vidéoguidage n´en n´est qu´à ses début, il va encore bénéficier d´amélioration, son développement ne fait aucun doute ».

En effet, seules deux bineuses vidéoguidées travaillent actuellement en France. Éric Vecten tient à préciser que « plus de cinquante bineuses Robocrop ont été vendues à travers le monde ». Le coût de ces machines est le principal frein à leur développement. « Un modèle de trois mètres coûte environ 20 000 euros » note l´importateur.
Le vérin hydraulique de déport est actionné par un bloc électrovannes. ©M. Portier

(1) Advanced Tool Control.
(2) Agrilead Sarl, Edrolles, 02210 Billy-sur-Ourcq. Tél. 03 23 71 18 95.
(3) Agronomic, 09190 Amifontaine. Tél. 03 23 22 72 72.

Les plus lus

<em class="placeholder">Culture de tournesol soufrant de la sécheresse.</em>
Changement climatique en Nouvelle-Aquitaine : « Une ferme charentaise descend de 8 km vers le sud tous les ans »

En 2050, les températures en Charente seront celles du sud de l’Espagne aujourd’hui, mais le volume de précipitation sera…

<em class="placeholder">Sans entretien, des arbres comme les saules marsaults peuvent envahir les fossés. Il faut les enlever pour permettre le bon écoulement de l&#039;eau.</em>
Fossé : comment l'entretenir dans les règles ?
Un fossé doit être entretenu pour permettre le bon écoulement de l’eau et réduire les risques d’inondations des parcelles…
<em class="placeholder">champ de betteraves sucrières avec le feuillage bruni à cause de la cercosporiose</em>
Betterave : les variétés tolérantes à l’assaut de la cercosporiose
La cercosporiose devient un problème majeur dans des situations plus nombreuses chaque année. Des variétés à haut niveau de…
<em class="placeholder">Un fossé non entretenu ne joue pas son rôle d&#039;évacuation rapide de l&#039;eau quand une inondation survient.</em>
Entretenir les fossés pour réduire les conséquences des inondations sur les cultures

Le mauvais entretien des fossés a été parfois pointé du doigt pour expliquer les fortes inondations et une décrue trop lente…

<em class="placeholder">un agriculteur et son apprenti travaillent sur un semoir dans un champ</em>
Main-d’œuvre agricole : renforcer son équipe avec un apprenti
Patrick Mounier est un céréalier qui embauche régulièrement des apprentis. Florian Teillout est un salarié agricole qui a …
Christophe Chanet, 61 ans est installé en agriculture bio à Tremblay-les-Villages, en Eure-et-Loir.
Main-d’œuvre agricole : « Je gagne du temps grâce au recours au groupement d’employeurs d'Eure-et-Loir pour un coût de 18,46 euros de l’heure »

Christophe Chanet, 61 ans est installé en agriculture bio à Tremblay-les-Villages, en Eure-et-Loir. Il utilise les services d’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures