Pomme de terre : « Je maîtrise la germination durant les neuf mois de conservation grâce à l’huile essentielle d’orange »
Alexis Malvache, agriculteur à Merville, dans le Nord, cultive 25 ha de pommes de terre d’industrie. Il stocke ses pommes de terre près de neuf mois dans son bâtiment et utilise l’huile essentielle d’orange pour contrôler la germination.
Alexis Malvache, agriculteur à Merville, dans le Nord, cultive 25 ha de pommes de terre d’industrie. Il stocke ses pommes de terre près de neuf mois dans son bâtiment et utilise l’huile essentielle d’orange pour contrôler la germination.
Je cultive des pommes de terre industrielles, de la variété Fontane, que je livre principalement à un transformateur belge. Elles sont stockées dans un bâtiment construit en 2000 et entièrement rénové il y a quatre ans pour renforcer l’étanchéité et l’isolation. Je l’ai également équipé d’une ventilation automatisée en gaines enterrées.
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Entrer le moins de terre possible dans le stockage des pommes de terre
Pour la gestion du stockage, j’applique du Fazor (hydrazine maléique) en végétation. Au moment de la récolte, je suis très vigilant sur le tri pour entrer le moins de terre possible dans le bâtiment. J’effectue ensuite la phase de séchage, qui dure entre 24 h et 48 h en poussant la ventilation au maximum.
Abaisser la température du tas de pommes de terre 0,3 à 0,4 °C par jour
La cicatrisation des pommes de terre dure ensuite entre deux et trois semaines, puis j’entame la phase de descente à la température de consigne fixée à 7°C à raison de 0,3 à 0,4 °C par jour, voire 0,5 °C si des fenêtres météo suffisamment fraîches se présentent.
L’huile essentielle d’orange utilisée en curatif pour maîtriser la germination des pommes de terre
Depuis l’interdiction du CIPC, j’applique l’huile essentielle d’orange (Argos) comme traitement antigerminatif en thermonébulisation. J’apprécie de travailler avec un traitement curatif pour éviter d’intervenir trop tôt pour rien. Je passe une fois par semaine dans le bâtiment et aux premiers points blancs annonciateurs d’un départ de germination, je déclenche un premier traitement, souvent autour de la mi-janvier. J’effectue ensuite un deuxième traitement plus tard en saison quand les températures remontent.
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Garder le bâtiment plein pour homogénéiser la ventilation
Je vide mon stockage en juin, parfois jusqu’au 10 juillet. Je préfère garder mon bâtiment plein jusqu’au bout pour que toutes les gaines restent recouvertes par le tas et garder une homogénéité de la ventilation. En quatre ans, je n’ai jamais rencontré de problèmes de germination avec cette organisation. L’application des deux traitements, à raison de 100 ml/t, m’a coûté 5,41 €/t en 2022.
Exploitation individuelle, 130 ha de cultures dont 25 de pomme de terre et 20 de betterave, 50 de blé, 20 d’orge, maïs et féverole + atelier porcin (100 truies naisseurs engraisseurs).