« Je fais un double couvert pour piéger les nitrates puis restituer l’azote »
Agriculteur à Puymiclan (Lot-et-Garonne), Cyril Bortolin sème des légumineuses en interculture en octobre, à la suite d'un premier couvert de graminées et crucifères.
Agriculteur à Puymiclan (Lot-et-Garonne), Cyril Bortolin sème des légumineuses en interculture en octobre, à la suite d'un premier couvert de graminées et crucifères.
« Sur les parcelles non irriguées, je pratique un double couvert d’interculture entre les cultures du blé et du sorgho grain. Quelques jours après la récolte du blé début juillet, je sème un mélange de sorgho de variété Piper (25 kg/ha) et de radis fourrager (4 kg/ha). Ce couvert est maintenu jusqu’à la mi-octobre puis je sème en direct dedans un mélange de féverole (150 kg/ha), de triticale (30 kg/ha) et de seigle forestier (20 kg/ha).
Le premier couvert fait office de piège à nitrates avec des espèces qui s’implantent bien dans la région en supportant bien le sec. Il fait de la biomasse – 4,4 t/ha MS cet automne mais plus habituellement entre 2 et 2,5 t/ha – et contribue à nourrir la vie microbienne. Le second couvert avec la féverole assure son rôle de fournisseur d’azote à la culture suivante. Les graminées ont pour fonction de bien couvrir le sol et de faire de la biomasse en plus. Cette stratégie me permet de réduire de 40 unités la fertilisation de la culture suivante, le sorgho grain.
Dès les premières gelées, le sorgho du couvert arrête sa croissance et les tiges cassent. L’hiver, on n’en voit quasiment plus la trace. La destruction du radis nécessite un gel plus intense. Semés dedans, la féverole, le seigle et le triticale prennent le dessus en se développant fortement de l’hiver au printemps. Le couvert n’est pas détruit. Le sorgho grain est semé en direct. Ce double couvert sert aussi à ne pas laisser le sol nu l’été et il n’engage pas trop de frais car je n’utilise que des semences fermières, hormis pour le radis fourrager. »