Débat
« Il ne faut pas produire plus mais mieux », intime la Commission européenne aux agriculteurs
Pierre Bascou, directeur durabilité et aide au revenu à la DG Agri de la Commission européenne, a défendu cette semaine lors d’un débat à Paris les objectifs définis par la stratégie de la Ferme à la Table.
Pierre Bascou, directeur durabilité et aide au revenu à la DG Agri de la Commission européenne, a défendu cette semaine lors d’un débat à Paris les objectifs définis par la stratégie de la Ferme à la Table.
« On aurait une légère baisse au niveau de la production. Mais ce qui est important ce n’est pas de produire plus mais mieux pour des prix plus rémunérateurs aux agriculteurs », a déclaré Pierre Bascou, directeur durabilité et aide au revenu à la direction générale de l’agriculture et du développement rural (DG Agri) de la Commission européenne, lors d’un débat organisé le 12 octobre par l’Association des journalistes de l’agriculture et de l’alimentation (Afja) et l’association des journalistes européens (AJE) à Paris. Le haut fonctionnaire répondait à une question sur les études estimant que la stratégie de la Ferme à la table de l’Union européenne conduirait à une baisse de la production agricole européenne.
La baisse de production a été évaluée dans la fourchette haute
« L’étude du Centre commun de recherche a examiné de façon très partielle l’impact de quatre éléments de la stratégie Farm to Fork avec des conséquences très importantes sur le climat et l’environnement, tout en permettant à l’Union européenne de garantir sa sécurité alimentaire et de rester exportatrice nette sur la plupart des productions agricoles », a-t-il assuré. « La baisse de production a été évaluée dans la fourchette haute car des mesures de soutien n’ont pas été prises en considération », a-t-il poursuivi.
« L’étude se positionne dans un schéma maximaliste, aucun pays ne va aller aussi loin (dans son plan stratégique national, ndlr) », a encore estimé le haut fonctionnaire. Pour autant, le représentant de la Commission européenne ne cache pas que l’ambition de la stratégie de la Ferme à la Table est d’inciter les agriculteurs « à produire mieux pour que les ressources naturelles puissent être préservées et pour répondre à la demande sociétale ». Aux agriculteurs de se positionner sur des segments plus rémunérateurs et de créer de la valeur par de la diversification ou de la transformation.
On espère arriver à promouvoir nos normes
Pierre Bascou assure qu’il s’agit d’une transition à long terme : « on se place à l’horizon 2030, il reste huit campagnes ». Et quand on lui évoque les traités de libre échange et le risque d’importer des produits de pays n’imposant par les mêmes contraintes, il répond : « on espère arriver à promouvoir nos normes, c’est une image de marque, un argument de vente pour la production de l’Union européenne ».