« En pommes de terre, la protection antigerminative nous coûte quatre fois plus cher »
Chez Alain Dequeker, de la SCEA du Marclau à Avesne-le-Sec, dans le Nord, la fin du CIPC a fait exploser le coût de la lutte contre la germination en obligeant à bouleverser les pratiques.
Chez Alain Dequeker, de la SCEA du Marclau à Avesne-le-Sec, dans le Nord, la fin du CIPC a fait exploser le coût de la lutte contre la germination en obligeant à bouleverser les pratiques.
![Chez Alain Dequeker, la suppression du CIPC a mis en évidence les dysfonctionnements de certains bâtiments de stockage, notamment dans l'un des bâtiments en pallox, avec une largeur plus importante.](https://medias.reussir.fr/grandes-cultures/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RGC360_CULT_POMMESDETERRE_STOCK_AVIS.jpg.webp?itok=mort1ns-)
« Nous stockons toutes nos pommes de terre en longue durée, avec le début du déstockage en mai pour livrer des industriels (Aviko, Mc Cain…). La fin du CIPC nous a obligés à modifier nos pratiques, en généralisant par exemple l’usage de l’hydrazine maléique.
Nous faisons appel à un prestataire pour la thermonébulisation en bâtiment afin de bénéficier de ses compétences. La première application (Dormir) a démarré le 9 novembre. Nous pensions renouveler le traitement toutes les six semaines, mais nous avons parfois pu l’espacer de dix semaines. Nous avons expérimenté l’huile d’orange dans un bâtiment avec une bonne efficacité.
Bien gérer la température du tas dès le début du stockage
La clé du succès reste la bonne gestion de la température du tas dès le début du stockage. Comme beaucoup de planteurs, nous avons paniqué en début de campagne, avec les températures chaudes. Celles de janvier, beaucoup plus fraîches, nous ont permis de gérer plus sereinement la situation.
La suppression du CIPC a mis en évidence les dysfonctionnements de nos bâtiments. Nous avons quatre bâtiments, construits après 2007. Dans nos deux bâtiments de stockage en vrac, avec des gaines de ventilation de 4 mètres, nous avons bien maîtrisé. Dans un de nos deux bâtiments de stockage en pallox, avec une largeur plus importante, nous avions plus de difficultés à ventiler de manière homogène, avec des résultats moins bons. Nous envisageons de le repasser en stockage en vrac.
Trois à quatre applications de Dormir selon les variétés et date de déstockage
Le prix de la protection antigerminative a été multiplié par quatre, à 12 euros la tonne (y compris les 2 €/t d’hydrazide maléique) contre 3 à 4 euros la tonne avec le CIPC. Chaque application de Dormir nous coûte entre 3 à 5 euros/tonne, avec trois à quatre applications selon les variétés et date de déstockage. Il faut ajouter le coût du prestataire, entre 600 et 800 euros par application, mais grâce à son expérience, nous avons pu retarder certains traitements. Nous manquons de référence en longue conservation pour l’éthylène et nous n’avons pas fait ce choix. »