Désherbage du maïs dans l’Allier : « Sans le S-métolachlore, j’applique un programme herbicide avec davantage de produits et un traitement de plus »
Agriculteur à La Ferté-Hauterive (Allier), Julien Landrieaux se passe du S-métolachlore depuis deux ans, ce qui l'a contraint à passer d'une à deux applications d'herbicides sur ses maïs.

« Je n’utilise plus le S-métolachlore dans mes programmes de désherbage du maïs depuis déjà deux ans. Nous avons anticipé l’interdiction du produit. Son utilisation était déjà très restreinte sur les zones de captage dans notre département pour cause de présence de la molécule dans les eaux. Les graminées estivales (panic, sétaire, digitaire) constituent les adventices les plus problématiques pour le maïs. Avec le S-métolachlore, le programme de désherbage se limitait à une seule application en mélange avec Merlin Flex en pré-levée.
Pour obtenir un niveau d’efficacité équivalent, je suis amené à appliquer un programme plus complet avec davantage de produits et deux passages au lieu d’un seul. Le coût a augmenté de 10 euros par hectare pour atteindre 65 euros par hectare. J’utilise le mélange Isard (DMTA-P) + nicosulfuron + mésotrione en post-levée précoce à 2-3 feuilles du maïs. Si les conditions d’humidité sont propices à la bonne action des herbicides, notamment du DMTA-P, j’applique Isard à la dose de 0,8 litre par hectare. Je réalise un second traitement à 8-10 feuilles avec le mélange nicosulfuron (ou prosulfuron) + mésotrione. S’il n’y a pas suffisamment d’humidité au moment du premier traitement, je réduis la dose d’Isard à 0,4 litre par hectare dans le mélange. Et j’applique le même mélange au stade 8-10 feuilles avec Isard toujours à 0,4 litre par hectare. Sur mes sols filtrants, il est recommandé de réduire la dose d’Isard à 0,8 litre par hectare au maximum, au lieu de 1,2 litre par hectare à dose pleine. À l’avenir, j’envisage de recourir au désherbage mécanique.
Je cultive une partie de ma surface en maïs Duo System, résistant à l’herbicide Stratos (cycloxydime), pour gérer le chiendent rampant. Sur ces variétés, j’utilise le même premier passage que mes maïs classiques et, en seconde application, je traite avec le produit Stratos Ultra.
On a tiré à boulets rouges sur le S-métolachlore. Au lieu de gérer son utilisation via une réduction des doses ou un usage tous les deux ou trois ans, les instances ont préféré l’interdire. Les utilisations vont se reporter massivement sur le DMTA-P, avec le risque de retrouver cette molécule dans les eaux. »