Crise/betterave : "satisfaction" et "prudence" dans la filière suite à l'annonce du plan de soutien gouvernemental
La CGB et les coops betteravières se disent satisfaites de l'annonce gouvernementale d'un plan de relance pour la betterave. Le plan inclut la proposition de modifier la loi afin de permettre l'usage dérogatoire des néonicotinoïdes pour lutter contre la jaunisse, ainsi que des aides à la recherche et l'indemnisation des planteurs fortement touchés par la jaunisse cette année.
La CGB et les coops betteravières se disent satisfaites de l'annonce gouvernementale d'un plan de relance pour la betterave. Le plan inclut la proposition de modifier la loi afin de permettre l'usage dérogatoire des néonicotinoïdes pour lutter contre la jaunisse, ainsi que des aides à la recherche et l'indemnisation des planteurs fortement touchés par la jaunisse cette année.
« Nous sommes globalement satisfaits, puisque le plan annoncé par le gouvernement reprend l’essentiel de nos demandes. » Guillaume Gandon, vice-président de la CGB, exprimait du « soulagement » le 6 août, peu après la publication d’un communiqué de presse ministériel annonçant un plan de relance public de la filière betteravière pour faire face à la crise liée à la jaunisse.
Ce plan inclut notamment la proposition d’une modification législative cet automne permettant une dérogation pour les semences traitées à base de néonicotinoïdes. Parmi les mesures figurent également une aide à la recherche de 5 millions d’euros ainsi qu’un plan d’indemnisation pour les planteurs les plus touchés par la jaunisse cette année.
« Soit la loi est votée, soit c'est la fin » pour la filière betterave
« On a été entendu mais le travail n’est pas terminé, car il faut désormais que ce soit voté par les parlementaires », souligne Guillaume Gandon, affirmant « rester prudent à ce stade ». Pour le syndicaliste, il faudra aussi veiller à ce que « cette loi reprenne bien les engagements du ministre, et qu’elle soit portée à la reprise du Parlement, début octobre ».
Certains parlementaires pourraient faire de la résistance, notamment sur les bancs écologistes. Pour le vice-président de la CGB, les choses sont claires : « soit la loi est votée et on relance la filière, soit elle n’est pas votée et c’est la fin, terminé. » Les mesures annoncées pourraient limiter la baisse des surfaces que faisait craindre la crise actuelle.
Un engagement fort de suivi des néonicotinoïdes, selon la CGB
Le syndicat betteravier assure « s’engager dans des dispositions fortes de suivi et de traçabilité des néonicotinoïdes ». Il y aura notamment des campagnes de mesures de la présence de néonicotinoïdes dans les sols, et la garantie que des plantes mellifères ne seront pas emblavées derrière les betteraves traitées.
Pour la CGB, il est important de préparer la suite, afin de disposer de solutions agronomiques une fois la période dérogatoire d’utilisation de néonicotinoïdes passée. La principale piste réside dans les variétés résistances, mais d’autre voies seront explorées, telles que les plantes hôtes.
Satisfecit de la part de Tereos et de Cristal Union
La satisfaction est également de mise du côté des coopératives sucrières. Cristal Union, qui compte 9000 planteurs, salue « une décision réaliste et pragmatique qui doit sortir la filière betteravière française de l’impasse ». Tereos, groupe coopératif rassemblant 12 000 agriculteurs, se réjouit de mesures « qui vont permettre aux planteurs de betteraves d'envisager dans les prochaines semaines leur choix d’assolement pour la prochaine campagne avec des perspectives techniques confortées », ce qui devrait « sécuriser les semis de betteraves pour la campagne 2021/2022 ».
Reste que, pour la CGB, « le volet agronomique ne sera pas suffisant pour redonner confiance aux planteurs qui ont vécu de prix très bas ». Le syndicat estime que les prix doivent atteindre au minimum 25 euros la tonne de betterave pour rémunérer la culture avec un rendement moyen d’environ 90 tonnes à l’hectare.