Betterave : qu’en est-il du risque de jaunisse en 2023 ?
Sans possibilité d’utiliser des semences de betteraves traitées aux néonicotinoïdes (NNI), les agriculteurs sont particulièrement attentifs au risque de jaunisse occasionnée par les pucerons. L’ITB dresse un premier bilan 2023 rassurant.
Sans possibilité d’utiliser des semences de betteraves traitées aux néonicotinoïdes (NNI), les agriculteurs sont particulièrement attentifs au risque de jaunisse occasionnée par les pucerons. L’ITB dresse un premier bilan 2023 rassurant.
Le scénario de 2020, année durant laquelle d’importantes surfaces betteravières avaient été touchées par la jaunisse, ne se reproduira pas. Ce sont les premières conclusions que tire l’Institut technique de la betterave (ITB) à partir des observations menées dans les parcelles du réseau d’épidémiosurveillance. Mais il faudra patienter encore deux petites semaines pour être pleinement rassurés.
« Nous allons rester attentifs à la situation jusqu’à début août, notamment pour prendre en compte les semis tardifs de betteraves, tempère Fabienne Maupas, responsable technique et scientifique au sein de l’ITB. Nous pourrons alors affiner notre diagnostic de la situation. »
Pour autant, la jaunisse n’aura pas, cette année, occasionné de ravages à l’échelle nationale. « Les parcelles semées en mars jusqu’à début avril ont développé des symptômes à partir du 15 juin, mais avec une sévérité restée inférieure à 5 % jusqu’à début juillet », précise l’institut dans un communiqué du 13 juillet.
Des cas de jaunisse localisés au sud de Paris
Pour l’heure, la seule zone géographique de France ayant fait l’objet d’observations significatives de jaunisse sur betterave se situe au sud de Paris. Les parcelles concernées ont été recensées à un niveau très local, selon les observations datant du début du mois de juillet. « Certains sites, notamment au sud-est de Chartres, présentent des symptômes prononcés de jaunisse, avec jusqu’à 40 % de surface touchée », constate l’ITB.
Toutefois, les pertes de rendement éventuelles ne sont pas encore connues. L’institut va également chercher à déterminer si les positionnements des traitements aphicides, conditionnés par des conditions météorologiques propices, ont eu une incidence sur la situation jaunisse.
Et si ce n’était pas la jaunisse de la betterave ?
À noter que le jaunissement des feuilles peut également provenir d’un autre phénomène : les dégâts de punaises, constatés en Centre-Val de Loire, en proximité de bois, peupliers, et bandes enherbées sèches. « Des punaises piquant les betteraves causent un jaunissement anormal de l’extrémité des feuilles dans un grand nombre de parcelles, explique Pierre Houdmon, responsable régional. Au premier abord ces symptômes peuvent être confondus avec de la jaunisse virale. »
Les dégâts de punaises occasionnent une déformation et un jaunissement de l’extrémité de la feuille, qui peut prendre une couleur orangée. « Contrairement à la jaunisse virale, le limbe ne s’épaissit pas et ne devient pas cassant », précise Pierre Houdmon. Le jaunissement n’est que passager et s’estomperait avec l’irrigation. Le phénomène n’a pas de nuisibilité reconnue. De même, il n’existe pas de moyen de lutte contre ce parasite.