Gîte à la ferme : nos 5 conseils pour garantir la rentabilité de votre projet
Disposer du bâtiment idéal sur la ferme pour se lancer dans la location d’un meublé de tourisme, plus communément appelé gîte, n’est pas une garantie absolue de réussite. Le projet doit être bien ficelé pour s’avérer rentable.
Disposer du bâtiment idéal sur la ferme pour se lancer dans la location d’un meublé de tourisme, plus communément appelé gîte, n’est pas une garantie absolue de réussite. Le projet doit être bien ficelé pour s’avérer rentable.
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À l’heure où le slow tourisme est en plein essor, prônant des séjours pour déconnecter du quotidien, l’atout que représentent les séjours en gîte à la ferme ne fait aucun doute. Il semble nécessaire de bien penser son projet de création d’un meublé de tourisme avant de se lancer, afin d’éviter les déconvenues et les déceptions, notamment en termes de rentabilité.
Bien définir la place du gîte dans le projet professionnel
Se faire accompagner en matière de gestion de projet peut donc être une bonne initiative. Il est ainsi nécessaire d’analyser la cohérence de cette nouvelle activité avec le projet professionnel et familial et de se poser les bonnes questions. « Ce projet correspondra-t-il à une activité principale, source de rémunération et nécessitant une protection sociale, ou à une activité secondaire dont les bénéfices serviront par exemple à réinvestir dans l’exploitation ? », illustre Vincent Lambert, conseiller en création et reprise d’entreprises et référent tourisme au sein du BGE Terres de Loire, qui n’hésite pas à orienter les porteurs de projet vers des partenaires comme les cabinets comptables afin d’analyser ces enjeux et appréhender les différents statuts juridiques possibles.
Ne pas sous-estimer le temps à y passer
Autre notion à analyser de manière pointue : le temps à passer. « Il y a une vraie projection en organisation à enclencher car gérer les entrées, les sorties, le ménage, ou encore le linge peut être chronophage », confirme Vincent Lambert. « Sous-estimer le temps à consacrer au meublé de tourisme revient à commettre une faute de gestion car le mécontentement des hôtes peut être préjudiciable à l’activité. Le tourisme est une activité entrepreneuriale à part entière. » À l’heure des avis et des notations clients accessibles à tous sur internet, il est important de garantir une expérience client satisfaisante.
Ces aspects sur le temps de travail sont à mettre en perspective de l’activité agricole. En été, quand l’heure de la récolte a sonné et que la saison touristique bat son plein, comment mener de front la conduite de la moissonneuse-batteuse et l’accueil des hôtes ? Sachant que faire appel à des prestataires pour l’entretien et le ménage représente un surcoût non négligeable. « Parfois le coût pour le ménage est aussi important que le prix de la nuitée », prévient Marie Tran-Un, chargée de développement au sein de l’Agence de développement touristique d’Eure-et-Loir. La tendance à l’hybridation des hébergements, qui consiste à trouver différents usages à un même lieu, peut être envisagée en agriculture, à l’instar d’un meublé de tourisme qui se consacre à l’accueil des saisonniers lors des pointes de travail.
Réaliser une étude de marché au préalable
Pour sécuriser le projet d’un point de vue économique, il est important de réaliser une étude de marché. « Il faut se rapprocher des partenaires tels que l’office du tourisme et les agences départementales pour avoir une idée de l’attractivité de son secteur en question qui se caractérise en taux d’occupation, à savoir combien de temps en moyenne les touristes restent sur le territoire », conseille Vincent Lambert. Le fait d’identifier ses concurrents et leur offre d’hébergement va permettre d’identifier la valeur ajoutée qui permettra de se démarquer.
Être dans une logique de service
L’innovation est l’une des clés pour s’adapter à un secteur aussi évolutif que le tourisme, ce qui peut par exemple se traduire par la proposition de nouveaux produits ou services, comme une aire de jeux, la location de vélos etc. « Les hébergements chez l’habitant prennent de plus en plus les codes de l’hôtellerie en termes d’équipement comme la qualité de literie, illustre Marie Tran-Un. Les services se diversifient, avec de la petite restauration ou quand ce n’est pas possible la proposition de bocaux du terroir ou de paniers pour l’apéritif. »
Si l’objectif n’est pas de se lancer dans ces services additionnels, le fait de pouvoir orienter ses hôtes vers des partenaires locaux et de conseiller des « coups de cœur » rendra le séjour touristique plus authentique et personnalisé. Le tourisme écoresponsable et les mobilités douces sont également des tendances montantes à considérer pour adapter son hébergement aux attentes de la clientèle.
Investir dans la communication
L’analyse concurrentielle va également permettre de se fixer ses tarifs et de se situer selon la gamme d’hébergement proposé, en fonction du nombre de chambres et du label ou classement en étoiles obtenu. « Le classement d’un meublé est une démarche qualitative qui va professionnaliser l’activité et la rendre plus visible », suggère Vincent Lambert. Gîtes de France, Clévacances, Accueil vélo : les labels ne manquent pas dans ce secteur. Ce qui n’empêche pas d’investir dans la communication, avec notamment le recours aux réseaux sociaux. « Il ne faut pas négliger les photos du bien et l’importance des avis clients pour le référencement web », prévient Jean-Loup Duval, conseiller chez Gîtes de France 28.
En outre, l’importance du bouche-à-oreille renvoie à la nécessité de travailler en partenariat. Se faire connaître pour multiplier les nuitées et générer ainsi du chiffre d’affaires afin d’englober toutes les charges est une composante à intégrer aux modélisations économiques. Et pour limiter les charges tout en maximisant l’effet d’authenticité qui séduit tant, l’aménagement intérieur peut tout à fait intégrer des éléments existants en les relookant, par exemple de vieux meubles de famille, qui s’intégreront aux spécificités architecturales du bâti agricole qui séduisent tant, comme les murs en pierre ou les poutres. Une belle occasion de vider les hangars et les greniers pour trouver une nouvelle vie à des objets ou du mobilier laissés de côté.