Zoom sur la cochenille blanche du mûrier
En culture de cassis et groseillier, la cochenille blanche du mûrier est un ravageur important mais elle s’attaque aussi à de nombreux autres fruitiers.
En culture de cassis et groseillier, la cochenille blanche du mûrier est un ravageur important mais elle s’attaque aussi à de nombreux autres fruitiers.
La cochenille blanche du mûrier, Pseudaulacaspis pentogana est une cochenille originaire de l’est de l’Asie, introduite en Europe et aux Etats-Unis au 19e siècle. Elle est aujourd’hui présente dans presque tous les pays du monde. Ce ravageur polyphage est la cause de dégâts sur cassissiers, poiriers, groseilliers, cerisiers, pêchers… Leurs piqûres pour prélever la sève provoquent le dessèchement des branches et conduisent en l’espace de seulement quelques années à l’affaiblissement des arbres et buissons. Les dégâts peuvent pousser les producteurs à leur arrachage. Les femelles adultes, forme la plus présente, sont de couleur blanche jusqu’à jaune-orange et de forme ovale. Elles mesurent de 2 à 2,5 mm et vivent sur ou dans les fentes de l’écorce. Les mâles non ailés mesurent environ 0,7 mm. Ils sont reconnaissables à leur bouclier blanchâtre. Ils restent sur le bois de mai jusqu’à novembre mais ils produisent aussi une forme ailée sur deux générations au début de l’été et en fin d’été. Après l’envol des mâles, les boucliers vides restent sur les branches. Les femelles hivernent tout en étant fécondées. La ponte débute fin avril début mai. Les larves migrantes (Crawlers) de couleur saumon à rouge brique de la première génération éclosent de mi-mai à fin mai. Les larves mâles restent dans les environs des boucliers maternels, les larves femelles migrent aux alentours et colonisent les jeunes pousses afin de s’y installer. Les femelles adultes commencent les nouvelles pontes vers mi-juillet. Les larves baladeuses de la seconde génération éclosent en août. La dissémination ou essaimage de la cochenille du mûrier se fait principalement par transport par le vent des larves baladeuses.
Moyens de protection
Surveillance
Plus la détection de la présence des cochenilles est précoce, plus efficaces seront les mesures prises. Les encroûtements des femelles ou les restes de boucliers des mâles s’observent sur le bois. Sur pêche, leur présence peut se détecter aussi par les dégâts sur fruits : des points de piqûres sur le fruit et des déformations. L’activité des vols cochenilles mâles ailés peut être décelée à l’aide de pièges à phéromones.
Prophylaxie
La coupe puis la destruction des rameaux, des branches ou des buissons contaminés permet de ralentir la dissémination. En présence de parasitage par des ennemis naturels, les branches coupées en février-mars, après l’hibernation des auxiliaires, doivent rester au sol de la culture. Le nettoyage des outils et machines entre les parcelles est aussi conseillé pour éviter la contamination.
Nettoyage des arbres
Sur les arbres, pêchers et cerisiers, l’arrosage des troncs et des principales branches par de l’eau sous haute pression entre 20 et 30 bars a été testé avec succès en Allemagne. L’époque optimale pour cette intervention est entre la chute des feuilles en fin d’automne et la reprise de végétation.
Lutte biologique
Des travaux de recherche sont en cours pour développer les moyens de lutte biologique avec des coccinelles coccidiphages : Rhizobius lophantae. Des travaux allemands ont montré que laisser sur place des rameaux attaqués et parasités dans le verger peut contribuer à diminuer l’attaque.
Lutte chimique
En sortie d’hiver, les applications d’huiles minérales permettent d’affaiblir les populations mais la technique est peu efficace. Le stade baladeur est le plus sensible aux applications car les crawlers n’ont alors pas de bouclier. Des produits à base de Chlorpyrifos-methyl ont un usage contre ce ravageur.
Cette cochenille a été identifiée sur plus de 240 espèces réparties dans de nombreuses régions du monde. Parmi celles-ci, les espèces d’arbres telles que les pêcher, poirier et noyer, groseillier et framboisier ou kiwi, ainsi que des espèces locales.
La ponte est réalisée sous les boucliers femelles. Les œufs sont ovales et de couleur blanche à orange. Une femelle dépose entre 50 et 200 œufs.
Un taux de parasitage d’environ 11 à 30 % a été constaté lors des prélèvements de cochenilles issues de vergers de pêchers en Allemagne. Dans la plupart des cochenilles parasitées, sont éclos des petits hyménoptères parasitoïdes.
Des fagots de rameaux coupés avec des cochenilles parasitées peuvent être apportés pendant le repos hivernal jusqu’en mars et dispersés librement en vrac dans le verger. Grâce à ce type de mesures pratiquées en routine dans le verger, l’équilibre entre les ravageurs et les auxiliaires peut être déplacé à moyen terme en faveur des ennemis naturels.